Article N° 8025

Ozempic Wegovy

Comprendre et améliorer l'adhésion aux nouveaux traitements de l'obésité

Abderrahim DERRAJI - 10 février 2025 09:17
Les nouveaux traitements contre l’obésité, comme le sémaglutide (Ozempic/Wegovy), sont de plus en plus mis en avant en raison de leur efficacité pour la perte de poids et de leurs bienfaits sur diverses maladies. Pourtant, une étude récente révèle qu’au bout de 12 mois, 60 % des patients arrêtent leur traitement. Une revue scientifique récente explore les raisons de cette non-adhésion et propose des pistes pour y remédier.
 
Le premier obstacle survient dès l’obtention de l’ordonnance. Certains patients ne démarrent même pas leur traitement, souvent influencés par la manière dont leur médecin le leur présente. Une approche empathique et pédagogique, insistant sur les bénéfices et les risques, peut les aider à franchir cette première étape. Il est également essentiel d’expliquer aux patients que ces médicaments ne sont pas une «solution de facilité», mais un véritable traitement médical contre une maladie chronique. Beaucoup hésitent en raison d’un sentiment de culpabilité ou de l’idée que ces 
traitements remplaceraient les efforts liés au mode de vie. Pourtant, ces médicaments sont prescrits non seulement pour la perte de poids, mais aussi pour la réduction des risques de maladies comme l’hypertension ou le diabète. Une autre barrière majeure reste le coût : ces traitements étant souvent onéreux et mal remboursés, de nombreux patients renoncent dès le départ.
 
Même lorsque le traitement est initié, son suivi peut poser problème. La montée en dose progressive, indispensable pour éviter les effets secondaires, peut s’avérer frustrante pour les patients qui n’observent pas immédiatement de résultats. Certains abandonnent rapidement leur traitement, persuadés que le médicament n’a pas l’effet escompté. 

Par ailleurs, les effets secondaires peuvent aussi freiner l’adhésion. Un accompagnement médical adapté, permettant une augmentation plus progressive de la dose et un ajustement personnalisé, pourrait limiter ces abandons précoces. Un suivi médical rapproché, avec des consultations avant chaque augmentation de dosage, pourrait permettre de mieux gérer les attentes et d’adapter le traitement aux tolérances individuelles.

L’abandon du traitement reste cependant le principal défi. Beaucoup de patients arrêtent leur médication une fois un certain poids perdu, pensant qu’ils n’en ont plus besoin. Or, ces médicaments traitent une maladie chronique : les interrompre entraîne bien souvent une reprise progressive du poids perdu. Ce phénomène est encore mal compris et nécessite un travail d’information en amont. Le parallèle avec d’autres maladies chroniques peut être utile : on ne cesse pas un traitement antihypertenseur une fois la tension normalisée, de la même manière que l’on ne devrait pas arrêter un médicament contre l’obésité dès que l’objectif initial est atteint.

Une autre cause fréquente d’abandon est la déception liée à des attentes irréalistes. Si la perte de poids espérée n’est pas atteinte, certains patients jugent le traitement inefficace et l’interrompent, alors même qu’il leur apporte des bénéfices cliniques importants. Un travail d’éducation sur les résultats moyens et les objectifs réalistes permettrait de réduire ce phénomène.

Alors que l’utilisation de ces médicaments se généralise, leur acceptation et leur suivi devraient progressivement s’améliorer. En attendant, les professionnels de santé ont un rôle clé à jouer pour accompagner leurs patients et les aider à tirer pleinement parti de ces traitements prometteurs.
Source : medscape.com

Source : medscape.com