Article N° 7940

Polyarthrite rhumatoïde

La polyarthrite rhumatoïde : De la nécessité d’impliquer les malades

ABDERRAHIM DERRAJI - 17 octobre 2024 16:33

La Conférence de presse organisée le samedi 12 octobre à Casablanca par l'Association marocaine des poly-arthritiques et psoriasis (AMPS), en collaboration avec l'AMRAR (Association marocaine de recherche et d’aide aux rhumatisants), a une nouvelle fois mis en lumière l'importance de la recherche et des avancées thérapeutiques dans la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Diagnostiquée tardivement ou mal prise en charge, cette maladie inflammatoire chronique provoque des déformations et des dégradations ostéo-articulaires qui altèrent la qualité de vie des patients.
 

Les échanges lors de cette rencontre, organisée à l’occasion de la Journée mondiale de l’arthrite, ont souligné les progrès remarquables réalisés ces dernières années, notamment grâce à l'émergence de nouveaux biomédicaments. Ces molécules ciblent spécifiquement les mécanismes inflammatoires à l'origine de la PR, offrant ainsi des perspectives thérapeutiques inédites.
 

Pendant longtemps, la prise en charge de la PR reposait essentiellement sur des anti-inflammatoires non stéroïdiens et des traitements de fond conventionnels, principalement le méthotrexate, qui reste le traitement de référence pour la PR. Bien qu'efficaces pour certains patients, ces traitements n'empêchaient pas toujours la progression de la maladie et pouvaient entraîner des effets secondaires indésirables.
 

Les biomédicaments ont changé la donne. En agissant directement sur les molécules impliquées dans le processus inflammatoire, ils permettent de réduire significativement les symptômes, de limiter les dommages articulaires et d'améliorer la qualité de vie des patients. Ces traitements ont également l'avantage de ralentir la progression de la maladie, offrant ainsi la possibilité de préserver les articulations et de maintenir une activité professionnelle et sociale.
 

Les biomédicaments représentent un espoir pour les personnes atteintes de PR, mais leur prix élevé peut limiter l’accès à ces précieux traitements. Il est donc primordial de mettre en place des politiques de santé permettant à un plus grand nombre de patients d'en bénéficier. Ces traitements nécessitent, par ailleurs, un suivi médical rigoureux afin d'adapter la thérapie à chaque patient et de prévenir les éventuels effets secondaires.
 

Comme rappelé durant la conférence, il est fondamental d'informer les patients sur les différentes options thérapeutiques disponibles, ainsi que sur les bénéfices et les risques associés à chaque traitement.
 

À l’occasion de cette conférence, Laila Najdi, présidente de l’AMPS, a annoncé l'organisation d'ateliers d'éducation thérapeutique prévus en 2024-2025 sous la thématique «Vers des patients experts en polyarthrite rhumatoïde». Ces ateliers, animés par des experts, auront pour objectif de former les patients à mieux comprendre et gérer leur maladie. Ils couvriront toutes les dimensions du parcours patient, de la compréhension des traitements à la gestion des symptômes au quotidien. En devenant des patients experts, ceux-ci pourront non seulement mieux gérer leur propre maladie, mais aussi partager leurs connaissances avec d’autres malades.
 

La prise en charge de la PR ne peut être que pluridisciplinaire. Grâce à son expertise, sa proximité avec les patients et son rôle de conseil, le pharmacien d'officine est un partenaire privilégié pour accompagner les patients vivant avec une PR. Ce rôle peut être optimisé par l’interprofessionnalité et par la mise en place d’une formation continue dédiée à la PR. La création de nouvelles missions, comme c’est le cas dans de nombreux pays, contribuera à améliorer la prise en charge des patients, notamment dans les régions enclavées.
 

En conclusion, les biomédicaments ont certes révolutionné la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde. Cependant, des défis restent à relever pour garantir un accès équitable à ces traitements et aux traitements de référence, et pour optimiser leur utilisation, notamment à travers des campagnes visant à rendre le patient acteur de sa santé.

Source : PharmaNEWS