Article N° 7860

FACULTÉ DE MEDECINE ET DE PHARMACIE

Les étudiants en médecine boycottent massivement les examens

Abderrahim DERRAJI - 01 juillet 2024 23:31

La Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et en pharmacie (CNEMEP) a récemment annoncé un taux d’absentéisme record lors des examens du second semestre de l’année universitaire en cours. Selon cette commission, 94% des étudiants en médecine ont boycotté les épreuves qui ont démarré le mercredi 26 juin, en réponse à un appel au boycott lancé par la CNEMEP.
 

Un sondage effectué à l’échelle nationale par cette commission avait révélé que plus de 90% des étudiants soutenaient l’initiative de boycotter les examens. Cet appel faisait suite aux résultats des assemblées générales et du vote national, où une large majorité d’étudiants avaient exprimé leur volonté de poursuivre le boycott. Cette décision collective visait à protester contre les décisions jugées arbitraires du gouvernement, qui n’avaient pas été annulées, et contre les tentatives de chantage envers les étudiants.
 

Dans un communiqué, la CNEMEP a précisé que la récente proposition du gouvernement ne répondait pas aux attentes des étudiants. La commission a dénoncé le maintien injustifié des dates d’examen décidées unilatéralement, malgré l’absence de conditions pédagogiques adéquates pour la tenue des épreuves. Elle a également salué l’engagement des étudiants et leur «esprit militant», qualifiant la première journée du boycott de succès.
 

Ce mouvement de boycott massif a été observé dans toutes les facultés de médecine et de pharmacie publiques du Maroc. Cette session d’examen était la quatrième programmée cette année universitaire, et toutes ont été boycottées par les étudiants. En signe de leur engagement, de nombreux étudiants grévistes se sont rendus dans les centres de transfusion sanguine à travers le pays pour donner leur sang. Ils ont également participé à des campagnes de nettoyage des plages et des jardins publics, montrant ainsi leur volonté de contribuer positivement à la société malgré le boycott.
 

La commission a également exprimé sa gratitude envers les familles des étudiants pour leur soutien moral et matériel. Les parents ont joué un rôle crucial dans la mobilisation, en soutenant les actions de leurs enfants et en participant activement aux initiatives de protestation.

En parallèle, les étudiants ont lancé un appel au gouvernement pour qu’il cesse les pratiques restrictives et assume sa responsabilité politique dans la gestion de la crise. Ils ont averti que la persistance du gouvernement dans son obstination pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’année universitaire en cours. La CNEMEP a exhorté le gouvernement à répondre positivement aux demandes des étudiants et à résoudre rapidement la crise par un dialogue sérieux et responsable, afin d’éviter le scénario redouté d’une année blanche.
 

De son côté, le gouvernement a rejeté la responsabilité de la situation sur les étudiants. Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a rappelé aux étudiants leur responsabilité envers la société. Lors d’une intervention au «Café Citoyen», M. Akhannouch a souligné que la réforme de l’enseignement avançait et a rappelé la «responsabilité citoyenne des étudiants en médecine». Il a insisté sur le fait que le pays avait besoin de futurs médecins, soulignant que ces étudiants seraient demain les médecins de la nation.

 

En conclusion, le boycott des examens par les étudiants en médecine au Maroc, soutenu par une majorité écrasante, reflète une crise profonde entre les étudiants et le gouvernement. La situation exige une réponse rapide et appropriée pour éviter de compromettre l’année universitaire et l’avenir de milliers d’étudiants. Le dialogue reste la voie privilégiée pour trouver une solution durable à cette impasse.

Source : Lematin.ma