Article N° 7575
PILULE ABORTIVE
Un juge fédéral suspend l’AMM de la pilule abortive mifépristone aux États-Unis
Abderrahim Derraji - 07 juin 2025 23:24Dix mois après la décision de la Cour suprême de donner à chaque État américain la liberté d'interdire les interruptions de grossesse. Le magistrat Matthew Kacsmaryk a décidé, vendredi dernier, de suspendre l'autorisation de mise sur le marché (AMM) de la mifépristone. Cette décision est censée être appliquée à travers tous les États-Unis. La mifépristone est une pilule abortive, utilisée par 500.00 femmes par an. Elle a été mise sur le marché américain depuis 20 ans.
Le Président américain, Joe Biden, s’est dit déterminé à «combattre» cette décision qu’il a qualifiée de tentative «sans précédent qui prive les femmes de libertés fondamentales».
Un autre juge de Washington a, pour sa part, estimé que l'autorisation de mise sur le marché de la mifépristone (RU 486), qui s'utilise associée à un autre médicament, ne pouvait être retirée dans les 17 États démocrates qui l'avaient saisi.
«Le ministère de la Justice est en profond désaccord» avec cette décision, «il fera appel (...) et demandera un sursis en attendant», a indiqué dans un communiqué le ministre Merrick Garland.
Le magistrat Matthew Kacsmaryk a jugé la plupart des arguments figurant dans la plainte déposée en novembre par une coalition de médecins et d'organisations hostiles à l'avortement contre l'Agence américaine du médicament (FDA) comme étant recevables.
Pour étayer sa décision, ce juge s’est basé sur des études qui soulignent des risques associés à la pilule abortive, bien que ces risques soient jugés comme négligeables par la majorité de la communauté scientifique. Le juge Kacsmaryk accuse également l’Agence américaine du médicament (FDA) de ne pas avoir respecté ses procédures afin de répondre à un objectif politique.
Dans le cas où la justice remettrait en question l’AMM de la mifépristone, plusieurs mois seront nécessaires avant que cette décision ne devienne effective. La FDA doit respecter une procédure stricte avant de retirer l'autorisation du mifépristone.
La balle est actuellement dans le camp de la Cour suprême, qui devrait trancher pour clarifier cette situation.
Source : AFP