Article N° 7235

RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS

Résistance aux antibiotiques : il n’y pas que la Covid-19 qui tue !

Abderrahim DERRAJI - 22 novembre 2021 21:29

La Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens sera célébrée cette année du 18 au 24 novembre. L’objectif de cette initiative est d’attirer l’attention des usagers des médicaments sur les moyens permettant de limiter l’augmentation de la résistance aux antimicrobiens (RAM) et d’attirer l’attention des professionnels de santé et des décideurs sur l’importance du bon usage de ces médicaments.

Au Maroc, la consommation des antibiotiques est en principe corrélée avec celle des pays de l’Europe du Sud et des autres pays du Maghreb. Elle a été évaluée par des travaux effectués entre 2003 et 2012. Ces travaux avaient révélé qu'elle etait dominée par les pénicillines à large spectre, suivies par les tétracyclines et les macrolides. D’autres études similaires devraient porter sur la période 2012-2021 pour savoir si cette tendance est toujours de mise.

Toutes les initiatives entreprises par le ministère de la Santé et de la protection sociale à l'occasion de la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens ne peuvent être que bénéfiques. Mais on ne peut envisager une campagne de sensibilisation d’envergure au Royaume sans faire appel aux chaînes de télévision et de radio nationales. Celles-ci devraient être mises à contribution à l’image des chaînes de télévision françaises qui avaient largement contribué à la réussite de la campagne de lutte contre la RAM en martelant à longueur de journée et durant plusieurs mois le message : «L’antibiotique n’est pas automatique».

Les RAM ne cessent de gagner du terrain et constituent, de plus en plus, une menace pour toute la population et particulièrement les patients hospitalisés. Ces derniers peuvent être sauvés par des chirurgiens capables de réaliser de vraies prouesses, mais peuvent malheureusement perdre la vie à cause d’un germe multirésitant contracté lors de l’opération chirurgicale.

Depuis le début de la pandémie, nous sommes obnubilés par le SARS-CoV-2 et un nombre important de patients a été livré à lui-même. Pendant cette période, on a eu aussi la main facile sur certains antibiotiques, particulièrement les macrolides qui ont été administrés d’une manière prophylactique pour éviter des complications possibles, mais pas forcément systématiques.

Aussi et pour retarder la progression de la RAM dans notre pays, nous devrions encourager toutes les initiatives. Mais nous ne devrions pas perdre de vue la nécessité de rendre effectif le Plan national de lutte contre la résistance aux antibiotiques. Faute de quoi, on continuera à dilapider ces médicaments exceptionnels que sont les antibiotiques.

Source : PHARMANEWS