Face à l'afflux des non-vaccinés, un collectif formé d’une quinzaine de médecins de Nouvelle-Aquitaine, en grande majorité réanimateurs, s’indignent de la déprogrammation de certaines opérations en application du plan blanc. «Est-ce normal de priver des malades de lits de réanimation ou de soins chirurgicaux, même non urgents, pour s'occuper de personnes qui ont choisi de prendre le risque de faire un Covid grave alors qu'on peut l'éviter ?», s’interroge un des réanimateurs en pointant du doigt les non-vaccinés. «Est-il juste de laisser une patiente atteinte d’une infection digestive aux urgences sur un brancard pendant dix heures, car le service des maladies infectieuses est rempli par des patients atteints de Covid ?», se demandent les auteurs de la tribune publiée le 22 décembre par «Le Monde». En d’autres termes, les médecins se demandent si le statut vaccinal doit être pris en compte dans la priorisation des soins. Les auteurs de la tribune rappellent qu’il n’est pas non plus envisageable de ne pas admettre en réanimation les personnes ayant fait le choix de ne pas se vacciner d’autant plus que la population des non-vaccinés est très hétérogène. Les signataires de la tribune font remarquer au passage que «Le médecin est avant tout un citoyen (vacciné), frappé par un épuisement au travail, dans un système de santé qu'il voit s'effondrer». Le Syndicat de la médecine générale (SMG) a également fait part mercredi dernier de son avis sur ce problème d’ordre éthique. Le SMG estime que «Toute personne infectée par le Covid doit pouvoir bénéficier efficacement de soins, qu'elle soit vaccinée ou non».

L'Agence européenne des médicaments (EMA) s’est prononcée en faveur de l’octroi d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) au vaccin anti-Covid-19 mis au point par Novavax. Ce vaccin à protéine recombinante associé à un adjuvant sera commercialisé sous la désignation commerciale Nuvaxovid®. Il devient de ce fait le 5ème vaccin autorisé par le régulateur européen après deux vaccin à ARN messager (Comirnaty®, Spikevax®) et deux vaccins à adénovirus (Vaxzevria et Janssen).  L’EMA s’est appuyée sur les résultats d’essai clinique présentés par la biotech américaine qui ont révélé une efficacité de 90,4 %.  Les 45.000 mexicains, anglais et américains qui ont reçu les doses de Nuvaxovid® n’ont pas présenté d’effets secondaires graves. Nuvavax s’est engagé à livrer à Commission européenne  une commande de 100 millions de doses de Nuvaxovid®, avec une option pour 100 millions de doses supplémentaires, pour la période 2021-2023. Par ailleurs, la biotech américaine a indiqué que les premières doses qui seront livrées aux pays européens seront produites par le laboratoire indien Serum Institute of India.

Le premier cas de contamination par le variant Omicron «made in Morocco» a été officiellement annoncé la semaine dernière. Nous allons de ce fait devoir nous soumettre aux restrictions sanitaires afin de ralentir la circulation de ce nouveau variant dont la transmissibilité inquiète toutes les nations. À titre d’exemple, sur les 120 personnes fêtant Noël dans un restaurant à Oslo, 64 d’entre elles ont été testées positives à la Covid-19, dont un cas par le variant Omicron et 17 suspicions. Pourtant, les clients du restaurant norvégien avaient tous reçu deux doses de vaccins essentiellement des vaccins à ARN messager. La source de ce cluster serait probablement une invitée revenue d'Afrique du Sud quelques jours plus tôt. Les tests effectués par la suite ont confirmé que les 17 personnes contaminées l'ont été par le variant Omicron. L'Institut norvégien de santé publique considère que la plupart des malades seraient dans le même cas. Quelque 70% des sujets contaminés ont signalé de la toux, de la fatigue, des maux de tête ou de gorge et plus de la moitié d’entre eux a eu de la fièvre. Aucun d’entre eux n'a eu une forme grave ou nécessité une hospitalisation sachant que la plupart d’entre eux sont âgés de 30 à 50 ans. Cette capacité de propagation de ce variant a été également mise en évidence au Royaume-Uni, pays où le Premier ministre, Boris Johnson, l’a qualifiée de raz-de-marée (https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1847720/royaume-uni-flambee-cas-omicron-coronavirus-record). Le Royaume-Uni a comptabilisé, mercredi dernier, 78.610 cas positifs en 24 heures. C’est ce qui a poussé le gouvernement britannique à entreprendre une campagne de rappel vaccinal d’envergure en faisant appel à l'armée et à de milliers de volontaires. Même si ce variant ne semble pas pour le moment très virulent, sa capacité de transmission, y compris chez les sujets vaccinés, nous renvoie quasiment à la case de départ ! Le plus dur serait de convaincre une population, qui commence à douter de tout, de recevoir une troisième dose de rappel. Le Maroc a, certes, fait tout ce qu’il fallait faire, et même plus, mais cette fois-ci, nous sommes tombés sur plus fort que nous et nous ne sommes pas les seuls dans ce cas ! Sachant qu’il n’y a aucun moyen permettant d’empêcher la circulation des variants à travers le monde, on espère que la mobilisation des scientifiques finira par nous trouver des vaccins procurant une immunité durable, à moins qu’un variant inoffensif finisse par se répandre massivement et donne un coup de frein à cette pandémie qui n’a que trop duré.