Article N° 6905

VACCIN ANTI-COVID-19

Vaccin anti-Covid-19 : Bravo aux chercheurs, même si le plus dur reste à faire !

Abderrahim DERRAJI - 15 novembre 2020 18:16

En apprenant l’existence du premier cas de la Covid-19 à Wuhan, on était à mille lieux d’imaginer qu’il allait être suivi d’une pandémie qui a fini par mettre à genoux presque toutes les nations.

Pourtant, dès le début de cette pandémie, les chercheurs ont mis les bouchées doubles pour identifier un traitement pouvant être efficace contre le Sars-Cov-2 ou un vaccin capable d’induire une réponse immunitaire permettant de se protéger contre ce virus.

Côté traitement curatif, la plupart des médicaments testés jusqu’à maintenant ne se sont pas révélés particulièrement efficaces. Par contre, en ce qui concerne les vaccins, dix mois ont suffi aux chercheurs pour mettre au point des vaccins dont certains ont été annoncés comme très prometteurs.

Parmi ces candidats-vaccins, onze1 ont déjà atteint le stade d’étude clinique de phase 3. Quatre vaccins sont à virus inactivé (BBPI-CovV et WIBP de Sinopharm, CoronaVac de SinoVac, Covaxin de Bharat Biotech). Quatre autres vaccins font appel à un vecteur viral non réplicatif (ChAdOx1-s d’AstraZeneca, Ad5-nCoV de CanSino, Ad26CoV2.s de Janssen et Gam-Covid-Vac ou Sputnik V de Gamelaya). Quant aux trois vaccins restants, on exploite une sous-unité protéique (NVX-CoV2373 de Novavax) et les deux autres sont à ARNm (mRNA-1273 de Moderna et BNT162b2 de Pfizer/BioNTech).

Lundi dernier, les médias se sont intéressés à ce dernier vaccin à ARN messager depuis que laboratoire américain Pfizer et la biotech allemande BioNTech ont annoncé les résultats intermédiaires des essais cliniques le concernant.

En effet, d’après un communiqué de ces deux entités, le BNT162b2 est efficace à 90% vis-à-vis du risque de développer la maladie chez les personnes vaccinées par rapport à ceux n’ayant reçu que le placebo.

L’essai de phase 3 sur le BNT162b2 a commencé fin juillet 2020. Quelque 43.000 personnes ont pris part à cet essai clinique mené conjointement en Afrique du Sud, en Allemagne, en Argentine, au Brésil, au États-Unis et en Turquie. Quant au schéma de vaccinal adopté, il fait appel à deux administrations espacées de 3 semaines.

Même si la communauté scientifique attend des publications détaillant le modus operandi et les résultats définitifs des essais cliniques menés sur ce candidat-vaccin, on ne peut nier que cette découverte constitue une note d’espoir pour l’humanité qui traverse actuellement une période de doute, où le confinement est devenu la règle et où certains malades sont livrés à leur sort en raison de la saturation que connaissent les structures de soins à travers plusieurs pays.

Si les candidats-vaccins obtiennent les autorisations nécessaires, une autre course contre la montre va commencer, par ce qu’il ne suffit pas de trouver un bon vaccin, encore faudrait-il pouvoir le produire rapidement et en quantité suffisante pour traiter au moins les sujets vulnérables et les personnes exposées.

La logistique constitue également un vrai chalenge à relever, surtout que certains vaccins nécessitent une conservation à -70 °C. Cette conservation risque d’impacter le prix d’acquisition des doses des vaccins à ARNm qui vont probablement coûter plus cher que les autres vaccins dits classiques.

En plus de ces contraintes, un effort de communication est également à prévoir pour déjouer les fakes news et permettre aux citoyens d’effectuer un choix éclairé.

Au Maroc, pays où la situation pandémique s'aggrave de jour en jour, le Souverain a donné Son Accord pour le lancement imminent d’une campagne nationale d’envergure contre la Covid-19 en utilisant probablement, dans un premier temps, 10 millions de doses d’un vaccin développé par la firme chinoise Sinopharm.

Le Maroc pourrait, de ce fait, devenir le premier pays à démarrer une campagne de vaccination massive contre la Covid-19. La mobilisation et l’implication des professionnels de santé et des experts, tous secteurs confondus, sont nécessaires pour garantir la réussite de cette campagne. Mais, cette opération ne peut donner l’effet escompté sans une organisation à toute épreuve, une transparence totale et une communication efficiente et maîtrisée.

1 : source Univadis

Source : PHARMANEWS