Article N° 6872

FMIP

Industrie pharma : Naissance d'une nouvelle fédération

Abderrahim DERRAJI - 12 octobre 2020 15:23

Par un communiqué du 7 octobre 2020, l’Association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP) a annoncé que ses membres, réunis le 29 septembre en assemblée générale à Casablanca, ont approuvé à l’unanimité la création de la Fédération marocaine de l’industrie pharmaceutique (FMIP).

Selon le même écrit, cette nouvelle entité, qui va regrouper l’ensemble des professionnels du secteur disposant d’établissements pharmaceutiques industriels au Maroc, aura pour mission de promouvoir l’industrie pharmaceutique et d’accompagner les différentes initiatives de développement du secteur. En faisant de la sorte, la FMIP ambitionne de contribuer à améliorer l’autonomie du Royaume en matière d’accès aux médicaments qu'ils soient innovants ou génériques.

Les industriels opérant dans le secteur pharmaceutique ont été, jusqu’à maintenant, représentés par trois associations. La plus ancienne est l’AMIP qui a été fondée en 1985, suivie par les entreprises du médicament du Maroc (LEMM), association qui a vu le jour en 2005. Cet organisme se définit comme étant une association professionnelle, composée de sociétés marocaines, filiales de groupes pharmaceutiques internationaux œuvrant dans la Recherche et Développement (R&D). Quant à l’Association marocaine du médicament générique (AMMG), elle a été créée en 2010 pour représenter les fabricants de produits pharmaceutiques génériques.

La création de cette nouvelle Fédération pourrait, si l’AMIP arrive à faire adhérer les autres associations, permettre aux industriels d’être représentés par une seule entité. Celle-ci leur permettra de raisonner davantage «Secteur», condition essentielle pour défendre le secteur et mettre en place les synergies et les partenariats à même de booster l’industrie du médicament au Maroc.

Cette initiative coïncide avec la pandémie qui sévit actuellement à travers tous les pays et qui a révélé au grand jour nos insuffisances.

En effet, à l'instar d'un grand nombre de pays y compris les plus développés, l’approvisionnement en matières premières, en dispositifs médicaux et en médicaments connu des perturbations inédites, essentiellement en raison de la forte demande à l’internationale. C'est sans doute la raison qui a poussé certains pays à envisager la mise en place de stratégies pouvant réduire leur dépendance, notamment vis-à-vis des pays asiatiques, aussi bien en matières premières qu’en produits de santé.

Mais l’industrie pharmaceutique au Maroc ne peut continuer à se développer que si son accompagnement est en phase avec les ambitions du Royaume. La prévisibilité est également essentielle pour éviter les cafouillages comme ceux qui avaient surgi en décembre 2013 lors de la mise en application du Décret relatif aux conditions et aux modalités de fixation du prix public de vente des médicaments fabriqués localement ou importés. Et que dire de l'Agence du médicament qui aurait dû en principe voir le jour courant 2020 ?

La nouvelle Fédération a du pain sur la planche ! Elle va devoir élaborer une stratégie où le verbe «fédérer» retrouve tout son sens. Les rapprochements gagnant-gagnant sont à favoriser puisqu'ils conditionnent la pérennité d'un grand nombre d'opérateurs. En l'absence de ces ingrédients et sans une politique pharmaceutique nationale ambitieuse, on risque de continuer à faire du sur-place et de compromettre à court ou à moyen terme l'accessibilité à certaines spécialités pharmaceutiques, et même de voir se volatiliser le rêve de voir notre pays devenir un Hub pharma au service du Continent africain.

Source : PHARMANEWS