Article N° 6733
CHLOROQUINE
Malgrè les critiques, l’Inde recommande l'hydroxychloroquine
Abderrahim DERRAJI - 25 mai 2020 19:42« L’étude de The Lancet montre, sans l’ombre d’un doute, que l'hydroxychloroquine fait plus de mal que de bien. Ils veulent rassurer la population, mais cela peut être dangereux ! Cette molécule augmente les chances de mourir du virus et les complications cardiaques », estime le docteur Shriprakash Kalantri, directeur du Mahatma Gandhi Institute of Medical Science, dans le Maharashtra.
L’Inde est le principal producteur du médicament. Il fournit 446 millions de comprimés d’hydroxychloroquine à 33 pays et prévoit d’augmenter sa production dans les mois à venir.
Source : http://www.rfi.fr
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La chloroquine et l’hydroxychloroquine à nouveau disponibles dans les pharmacies d’officine
Dans un communiqué du 4 mai 2021, le ministère de la Santé a indiqué que les médicaments à base de chloroquine et d’hydroxychloroquine seront disponibles dans les pharmacies d’officine à partir du 1er juin 2021.
Pour rappel, le ministère de la Santé avait pris la décision de réserver ces médicaments aux pharmacies du secteur public dans le but de maîtriser leur dispensation durant la pandémie.
Le communiqué du ministère de la Santé rappelle également que ces médicaments qui sont indiqués dans la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux et le paludisme, ne peuvent être délivrés que sur prescription médicale.
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L’essai clinique brésilien CloroCovid-19 arrêté en raison des effets indésirables cardiaques de la chloroquine
L’étude brésilienne randomisée CloroCovid-19 qui a comparé en double aveugle deux traitements chez des sujets de plus de 18 ans hospitalisés pour une forme sévère de pneumonie possiblement Covid-19, a été stoppée face aux données de sécurité obtenues lors de l’analyse préliminaire de 81 patients.
CloroCovid-19 a comparé l’efficacité de deux posologies de chloroquine disphosphate (CQ) chez ces patients. Elle visait à inclure 440 patients.
Selon les auteurs de cette étude qui ne permet pas d’écarter l’intérêt de l’association, CloroCovid-19 invite à être attentif au profil clinique des patients et aux associations thérapeutiques, notamment l’azithromycine et l’oseltamivir.
Pour des raisons éthiques, il n’y a pas eu de traitement placébo. Les patients ont ainsi été inclus dans un groupe traité par une forte ou une faible dose de chloroquine.
Tous les malades ont reçu des antibiotiques : la ceftriaxone IV et de l'azithromycine à raison de 500 mg/j pendant 5 jours.
L’inclusion dans le groupe forte dose de CQ a été stoppée en raison des événements indésirables constatés chez les patients. En effet, deux semaines après leur inclusion, le taux de décès constaté était de 15 % dans le groupe faible dose contre 39% du groupe forte dose. L'intervalle Qtc était allongé chez 11,1% du premier groupe et 18,9% des patients du second groupe.
Cependant, l’analyse multivariée a révélé que le sur-risque de décès associé à la forte dose de CQ perdait sa significativité si on prend en considération l’âge. Aucune association claire n’a été observée entre la survenue de l’allongement de l’intervalle Qtc et la survenue de décès et entre la dose cumulée de CQ et la survenue de décès.
Comme tous les malades étaient traités par l’azithromycine, et qu’une proportion significative d’entre eux a été traitée par oseltamivir, les auteurs de l’étude suggèrent que ces évènements cardiaques pourraient s’expliquer par la toxicité cardiaque cumulée des trois molécules.
«On ne peut que conclure de cet essai que la chloroquine à forte dose (et par association, l'hydroxychloroquine) en association avec l'azithromycine et peut-être l'oseltamivir, est potentiellement associée à une augmentation de la mortalité chez les patients atteints de COVID-19 grave et suspecté» estiment les co-auteurs de l’éditorial ayant accompagné la publication.
En attendant les données d’autres études sur cette molécule, les résultats de CloroCovid-19 devraient relativiser son apport dans la prise en charge des Covid-19+ et peut-être contribuer à réduire son usage. L’analyse de la situation clinique de chaque patient (âge, bilan cardiaque) s'avère primordiale avant d’envisager un traitement à la CQ et il faut rester vigilant vis-à-vis des associations médicamenteuses à risque.
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Maroc : Adoption de la chloroquine pour la prise en charge du Covid-19
Dans une circulaire datée du 23 mars adressée aux patrons des CHU et aux directeurs régionaux de santé relevant de son ministère, le ministre de la Santé a indiqué que le recours à la chloroquine et à l’hydroxychloroquine sera de mise dans la prise en charge des patients atteints du Covid-19. Cette prise en charge se fera sous le contrôle médical strict pour suivre les éventuels effets indésirables de ces deux médicaments.
Le choix de ce protocole thérapeutique a été effectué après consultation du Comité technique et scientifique du Programme national de prévention et de contrôle de la grippe et des infections respiratoires aiguës sévères. Ledit Comité a fourni aux professionnels de santé les éléments essentiels dans la prise en charge des cas confirmés Covid-19.
Le ministre rappelle, par ailleurs, les démarches entreprises par son département pour garantir la disponibilité de ces produits pharmaceutiques.
Le stock produit par Sanofi en chloroquine et hydroxychloroquine a été entièrement réservé à la prise en charge des patients atteints du Covid-19. Ces deux médicaments seront prescrits par les médecins exerçants dans les hôpitaux publics.
La circulaire précise, par ailleurs, qu’il s’avère important de veiller au respect des différents aspects relatifs à la gestion des stocks des médicaments spécial Covid-19. Elle indique également que les stocks en chloroquine et en hydroxychloroquine dont la traçabilité doit être parfaitement maîtrisée doivent être gérés par les responsables des Unités régionales d’approvisionnement et de la pharmacie au niveau des Directions régionales de la santé. Ces derniers ont l’obligation d’élaborer une liste de délivrance nominative par classe thérapeutique adressée aux structures de prise en charge. L’ordonnance doit être nominative et doit être accompagnée d’informations nécessaires à la délivrance de ces médicaments. Ces ordonnances doivent être impérativement faxées à la division de l’approvisionnement et à la Direction du médicament et de la pharmacie pour garantir un approvisionnement régulier tout en garantissant un stock de sécurité.
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