Article N° 6448
CONSEIL DE L'ORDRE
Les élections des Conseils reportées
Abderrahim DERRAJI - 04 août 2019 22:53Dans un courrier adressé par le ministre de la Santé M. Anas Doukkali au président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens en réponse à une correspondance qui lui a été adressée par ce dernier, le ministre de la Santé l'informe que le projet de régionalisation des Conseils de l’Ordre sera présenté au Conseil du Gouvernement au mois d’août.
Le ministre de la Santé lui demande également de reporter les élections des conseils de l’Ordre en attendant l’adoption du projet de régionalisation des conseils.
Source : PMA
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Retard des élections ordinales : à qui profite le crime ?
L’émission «Avec ou sans parure», diffusée par la station Luxe Radio le 25 mai, a été intitulée «Les attentes concrètes des pharmaciens».
Pour animer ce sujet, Mehdi Touassi, animateur de cette émission, a fait appel à 4 pharmaciens : un enseignant, 2 officinaux et une clinicienne qui ont débattu de la crise que traverse la pharmacie d’officine au Maroc. Ils ont aussi énuméré des leviers à mettre en place pour permettre à la pharmacie d’évoluer et rester en phase avec les attentes des patients.
L’émission a eu lieu en l’absence de représentants des Conseils de l’Ordre et de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM), ce qui n’a pas empêché les pharmaciens présents d’exposer les maux dont souffre la pharmacie marocaine à commencer par les dysfonctionnements affectant les organismes professionnels.
En effet, et comme il a été rappelé lors de l’émission, les pharmaciens souffrent depuis 2017 d’un grave problème de représentativité qui explique en partie l’absence de dialogue entre la tutelle et les responsables de la profession. D’ailleurs, le ministre de la Santé ne s’en cache pas puisqu’il a déclaré, lors d’une réunion de la Commission sociale au Parlement, qu’il ne peut pas se réunir avec les représentants des pharmaciens tant que les élections ordinales n’ont pas été tenues.
Mais comme l’ont si bien rappelé, Najia Rguibi et M. Mohamed Lahbabi, c’est à l’administration et à elle seule de mettre fin à cette situation puisque le Dahir de 1976 lui a donné les outils nécessaires pour éviter tout blocage des Conseils. Pour rappel, le même problème s’est posée en 2014 ce qui a poussé l’administration à dissoudre les deux Conseils régionaux et nommer une Commission provisoire spéciale qui a préparé les dernières élections ordinales.
Par ailleurs, le projet de Loi-98-18 qui prévoit une régionalisation avancée des Conseils a bien avancé et c’est tant mieux. Mais en attendant que ce texte soit promulgué, l’administration ne peut pas à la fois refuser de se réunir avec les représentants des officinaux dont elle remet en question la légitimité et en même temps rester dans l’expectative en ne procédant pas à la dissolution des Conseils.
Cette dissolution doit être effectuée le plus rapidement possible parce que le déploiement de la couverture universelle et tout ce que cela implique pour le pharmacien ne peut pas se faire avec des instances ordinales défaillantes. On se demande comment un Conseil de l’Ordre qui ne respecte pas la loi peut donner un avis sur des textes de loi, à commencer par la Loi 98-18 !
Cela dit, rien n’empêche la tutelle de se réunir avec les représentants syndicaux à chaque fois que c’est nécessaire en les associant à toute décision ou mesure de nature à impacter l’économie de la pharmacie d’officine.
Une fois de plus, on ne peut que regretter le retard de ces élections, retard qui hypothèque toutes les prérogatives conférées aux instances ordinales. Quant à la question «À qui profite le crime ?», elle n’est guère fortuite et le mot «crime» prend tout son sens puisqu’une poignée de pharmaciens ne se rend pas compte qu’elle est tout simplement en train de tuer et de déstructurer une profession qu’elle est censée chérir et défendre...
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Élections ordinales : une humiliation de plus !
Comme nous l’avions indiqué dans notre article du 29 mars dernier, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a adressé au président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens et aux deux présidents des Conseils régionaux des pharmaciens d’officine un courrier par lequel il leur a demandé d’organiser les élections au plus tard au mois de juillet prochain.
La correspondance de la tutelle va dans le même sens que le courrier du secrétaire général du gouvernement (SGG) qui a également demandé aux présidents des Conseils d’organiser les élections, sachant que le ministre de l’Intérieur ne voit pas d’inconvénient à ce que celles-ci puissent avoir lieu. La seule condition qu’il a posée est le respect des mesures sanitaires dictées par la pandémie.
Les élections de mi-mandat des deux Conseils régionaux auraient dû en principe être organisées au mois d’août 2017, mais le fameux «yomkino», une erreur de traduction des textes entre le français et l'arabe, a été exploité pour ne pas organiser les élections. Pire, même les élections de fin de mandat qui aurait dû avoir lieu au mois d’août 2019 ont été reportées, soi-disant pour attendre la régionalisation, sachant que la mise en place d’un tel projet va probablement demander plusieurs mois, si ce n'est pas une année ou deux !
La réaction du ministre de la Santé va mettre fin à la situation d’illégalité que connaissent nos instances dans une période de tumultes où les pharmaciens n’ont jamais eu autant besoin d’instances légitimes, crédibles et efficaces.
À vrai dire, nos instances ne sont pas à leur première irrégularité. Nous nous souvenons tous du vote par correspondance et des opérations de trocs qui l’accompagnaient. Plusieurs plaintes avaient été déposées à ce sujet, notamment au SGG, pour dénoncer le détournement de la notion du «vote par correspondance». Jusqu'en 2015, cette dérogation a privé la profession de pharmaciens compétents aux dépens d’experts en «ramassage d’enveloppes vierges» qui donnaient une piètre image des représentants censés défendre l’éthique et réguler la profession. Les élections avaient même été bloquées pendant plusieurs années, et il a fallu qu'El Houssaine Louardi, ministre de la Santé de l’époque, procède à la dissolution des conseils pour que ces derniers puissent enfin être dotés de nouveaux bureaux. Ironie du sort, certains conseillers qui prêchaient pour le respect strict des échéances électorales ont reproduit aujourd’hui le même schéma. Une fois de plus, les officinaux ont été incapables d’organiser leurs élections sans l’intervention de l’administration.
Bien qu’on ne puisse mettre en doute l’abnégation de certains conseillers qui sont animés de la volonté de servir la profession et de la défendre, force est de constater que nos Conseils ont failli à leurs missions. Les éternelles chamailleries ont causé beaucoup de torts à nos instances et accentué nos divisions. La balkanisation qui est devenue structurelle va, à coup sûr, hypothéquer l’émergence d’équipes en mesure de fédérer toutes les composantes de la profession.
Pour conclure, on espère que les pharmaciens prendront conscience de la gravité de la situation et de l’importance des prochaines élections pour remettre la profession sur les rails. On espère aussi que notre tutelle, qui va piloter ces élections, mettra les garde-fous nécessaires pour qu'elles se déroulent dans la transparence totale et garantissent les mêmes chances à tous les candidats qui souhaitent siéger aux instances ordinales. La mise en place d’une commission formée de pharmaciens connus pour leur sens de l’éthique et non impliqués dans les prochaines élections semble une option qui pourrait garantir les règles élémentaires de démocratie et pour éviter certains dérapages qui avaient terni les dernières élections.
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Conseils de l’Ordre : La démocratie confinée !
Des pharmaciens d’officine viennent de mettre en ligne une pétition(1) par laquelle ils demandent au ministre de la Santé d’intervenir pour que les élections des Conseils régionaux des pharmaciens d’officine puissent se tenir conformément au Dahir portant loi n ° 1-75-453 du 17 décembre 1976 instituant un Ordre des pharmaciens.
Les mandats des conseillers des officinaux siégeant actuellement aux instances ordinales sont arrivés à expiration le 31 août 2019. Les dernières élections ordinales datent du 31 août 2015 puisque les élections de mi-mandat n’ont pas eu lieu. Pourtant, l’article 7 du Dahir de 1976 précise que «les membres des conseils sont élus pour quatre ans et renouvelables par moitié tous les deux ans».
Sans entrer dans les détails et pointer du doigt les responsables de cette situation qui compromet les missions essentielles que la loi a conférées aux Conseils, on ne peut que déplorer ces dysfonctionnements qui ont fini par devenir structurels.
Les dernières élections n’ont pu avoir lieu qu’après la dissolution des deux Conseils régionaux par le ministre de la Santé le 9 juin 2014, et il est regrettable que la profession attende, une fois de plus, l’intervention de l’administration pour que nos instances se conforment aux dispositions du Dahir de 1976 relatives à l'organisation des élections.
Certes, on peut mettre beaucoup de choses sur le dos de la pandémie et/ou sur le retard pris pour la promulgation de la loi 98-18. Mais la réalité est toute autre ! C'est la volonté d'organiser les élections qui nous fait défaut. L'imminence de la promulgation de la loi 98-18 n'était qu’un leurre sachant que la publication du moindre arrêté ou décret peut demander plusieurs mois, voire plusieurs années.
Cette pétition au demeurant légitime traduit une fois de plus le ras-le-bol des officinaux ainsi que leur volonté d'en découdre avec cette situation inextricable. Elle constitue également un aveu cinglant de notre incapacité à nous prendre en charge et à serrer nos rangs. Notre profession a été sciemment balkanisée par une minorité qui prétend défendre l’intérêt du pharmacien. Mais paradoxalement, cette minorité refuse de faire la moindre concession pour permettre l'union de la profession, condition sine qua non pour élaborer un vrai plan de sauvetage de la pharmacie marocaine.
In fine, on peut dire que le diagnostic du mal qui gangrène la profession est fait il y a belle lurette et la conduite à tenir coule de source. Quant à la notification de ces événements indésirables, elle ne peut être bénéfique que si elle est accompagnée d’un vrai traitement de choc et d’une éviction des agents pathogènes !
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