Article N° 6357

HTPA

Journée mondiale de l’hypertension artérielle pulmonaire

Abderrahim DERRAJI - 08 mai 2019 11:13

Dans un communiqué du 6 mai 2019, l’Alliance des maladies rares annonce la Journée mondiale de l’hypertension artérielle (HTPA) qui se tient le 5 mai de chaque année. Elle a également profité de cette occasion pour faire connaître ce mal qui affecte 3 500 personnes au Maroc.

L’HTPA est une maladie à évolution très rapide avec une survie moyenne de deux à trois ans. La durée de survie du malade  est tributaire de la prise en charge précoce et de l'accessibilité aux dernières thérapies qui restent coûteuses.

L’HTPA correspond à un rétrécissement des artères pulmonaires qui s'accompagne d'une forte élévation de la pression au niveau de ces dernieres. Le cœur se trouve, de ce fait, obligé de se contracter davantage pour pomper le sang dans les artères pulmonaires. Si la maladie n'est pas diagnostiquée à temps, les artères finissent par se boucher entièrement.


Dans 90 % des cas, c’est l'essoufflement qui est le symptôme principal de cette maladie. Des douleurs thoraciques peuvent également surgir. Seulement, ces douleurs ne sont pas propres à l’HTPA puisque qu’elles surviennent dans d’autres pathologies, d’où la nécessité de consulter son médecin dès qu’on a un essoufflement important lors de l’exécution des tâches quotidiennes.

La maladie évolue rapidement et d’autres symptômes apparaissent, notamment des pertes de connaissance, des malaises avec vertiges, des fatigue inhabituelles, etc. Des œdèmes des membres inférieurs et de fortes douleurs cardiaques apparaissent ensuite. Le muscle cardiaque finit par s'affaiblir et l’insuffisance cardiaque s’installe.

Les causes de cette maladie sont multiple, mais dans la plupart des cas restent inexpliquées, on parle alors d’hypertension pulmonaire idiopathique. L’HTPA peut également être secondaire à d'autres affections comme la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), l’embolie pulmonaire,  la sarcoïdose, la sclérodermie,etc.  

Le diagnostic est posé grâce à l’échographie cardiaque qui permet de mesurer précisément la pression des artères pulmonaires. Dans certains cas, le médecin a recours au scanner thoracique qui permet de confirmer une HTPA et définir son ethiologie.

Le diagnostic précoce reste la clef de voûte de la prise en charge de l’HTPA et une thérapie adaptée permet d’atténuer significativement la sévérité de la maladie, même si le pronostic vital finit par être compromis.

Outre l’emploi d’inhibiteurs calciques qui abaissent la tension artérielle au niveau des poumons et le reste du corps, on doit faire appel à des thérapies ciblées visant à ouvrir les vaisseaux sanguins rétrécis. Dans les cas les plus graves, une transplantation pulmonaire reste la seule alternative envisageable. 

Sans traitement adapté, la maladie s’aggrave rapidement et entraine le décès du malade après plusieurs années de perte de qualité de vie. C’est souvent le cas au Maroc en raison de l’inaccessibilité aux traitements.

« Le défi est dorénavant de passer d’une maladie fortement invalidante et mortelle à une maladie chronique, d’autant plus que de nombreuses molécules permettent aujourd'hui une amélioration de la prise en charge du patient et une augmentation de son espérance de vie. » a déclaré Dr Khadija Moussayer, présidente de l’Alliance  des Maladies Rares au Maroc

Source : PMA