Article N° 6348

VACCINATIONS

Vaccination au Maroc : rien n'est définitivement acquis !

Abderrahim DERRAJI - 28 avril 2019 21:53

À l’occasion de la Semaine mondiale de la vaccination, la ville de Casablanca a abrité, le 25 avril, une réunion dont l’objectif est de rappeler aux professionnels de santé l’apport des vaccins à la santé et les sensibiliser à l’importance de continuer à œuvrer pour maintenir un taux de couverture vaccinale élevé.

Les conférenciers, qui ont animé les différentes présentations prévues par les initiateurs de cette rencontre, ont commencé par mettre en avant l’importance de la vaccination dans toute politique de santé. Ils ont ensuite brossé un état des lieux de la vaccination au Maroc. Et pour finir, ils ont formulé des recommandations pour préserver les acquis en matière de vaccination et enrichir le calendrier vaccinal actuel en y introduisant d’autres vaccins qui ont fait leur preuve dans d’autres pays.

Les intervenants ont souligné à l’unisson les efforts déployés par le Royaume en matière de vaccination. En effet, le Maroc a adopté, dès 1987, le Programme national d’immunisation (PNI). Lequel Programme est en phase avec les objectifs et les principes directeurs tracés par le Plan d’action mondial des vaccins. Il est aussi en phase avec les recommandations aussi bien du Groupe stratégique consultatif d’experts de l’OMS (SAGE) que du Comité national technique et scientifique consultatif de vaccination.

Le PNI a permis au Maroc d’atteindre un taux de couverture vaccinale nationale de 95% pour les maladies cibles. Il comporte 13 vaccins pré-qualifiés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dont 12 destinés à l’enfant de moins de 5 ans et 1 pour les femmes en âge de procréer. Grâce à ce Programme, le Maroc n’a pas enregistré de cas de poliomyélite depuis 1987, ni de cas de diphtérie depuis 1991. Il a également permis au Maroc dès 2002 d’être certifié comme ayant éliminé le tétanos néonatal. Le nombre de cas de méningites à Haemophilus influenza Type B a été réduit de 85% et au moment où on assiste à une recrudescence de larougeole notamment aux États-Unis, notre pays est actuellement en phase de pré-élimination de cette maladie éruptive.




Le ministère de la Santé ne compte pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’il prévoit d’introduire dans le calendrier vaccinal le vaccin contre les infections à papillomavirus humains (HPV) qui constitue un des moyens les plus efficaces pour lutter contre le cancer du col de l’utérus. Seulement et contrairement aux autres vaccins, l’adhésion de la population pour ce dernier nécessite de mettre en place un plan de communication efficient et adapté au contexte marocain.

Aujourd’hui, il ne suffit plus de mettre à la disposition de la population des vaccins efficaces et de qualité, il faut aussi savoir combattre certaines idées reçues et surtout les campagnes anti-vaccination.


Aussi, l’administration et les différents intervenants du secteur, professionnels de santé compris, devraient, tout en œuvrant pour pérenniser les acquis du PNI, tirer profit d’Internet et des réseaux sociaux au lieu de continuer à les subir. La diffusion d’informations justes et adaptées aux populations cibles et la transparence restent les seuls moyens pour contrecarrer certains éléments de la Toile qui font des complots leur fonds de commerce !   

Version PDF

Source : PHARMANEWS