Article N° 6275

RESEAUX SOCIAUX

S’indigner c’est bien, mais s’engager c’est encore mieux !

Abderrahim DERRAJI - 18 février 2019 10:29

Les pharmaciens, qui se sont rués en masse sur les réseaux sociaux dans l’espoir de pouvoir s’informer et débattre des différentes problématiques de la profession, ont vite déchanté. En effet, certains profils qui arpentent ces réseaux sèment la terreur, parasitent les débats et donnent une piètre image des pharmaciens. 

En réalité, ces réseaux ont simplement révélé au grand jour nos contradictions, et surtout notre incapacité à nous unir pour faire face aux nombreuses problématiques de la profession. Ils ont aussi exacerbé la nuisance d’une minorité qui, par ses agissements, a fini par créer un climat délétère qui est à l’origine de la balkanisation de la profession.

Dans certains forums, la modération fait défaut, et même quand elle existe, elle se fait à «la tête du client». Nos forums sont généralement composés d’une majorité silencieuse qui assiste sans piper mot aux agissements de la minorité prolifique dont la contribution ne peut être qu’en phase avec la vision des administrateurs de ces forums. Et à chaque fois qu’un profile se montre un peu plus critique qu’il n’en faut, il fait l’objet d’attaques par d’autres profils passés maîtres dans le lynchage des «contestataires». Dans le cas où il tarde à rentrer dans les rangs, il finit par être expulsé. Les autres membres ne réagissent généralement pas par peur de subir le même sort.


Devant l’état de délabrement que connaît la profession, il y a de plus en plus d’officinaux qui font part de leur indignation dans ces espaces. Mais malheureusement, cette indignation, aussi légitime soit-elle, ne peut rien apporter à la profession tant qu’elle ne se transforme pas en actions concrètes avec une valeur ajoutée palpable par les pharmaciens.  

Aujourd’hui, on a un besoin urgent de réapprendre à travailler ensemble malgré nos différences et nos différends. Les Conseils qui regroupent tous les pharmaciens exerçant au Maroc peuvent y contribuer à condition qu’ils gardent leur indépendance. Bien sûr, sans régulation et sans discipline les Conseils perdent, malgré eux, la confiance de leurs ressortissants et la légitimité qui va avec. 

Quant aux autres organisations syndicales, on y trouve de tout. Certains syndicats ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Comment un syndicat peut-il prétendre parler au nom des pharmaciens d’une ville donnée alors qu’il n’a pas appelé à une assemblée générale ordinaire ou élective depuis plus de dix ans ?

En attendant un peu d’ordre et cette union que nous appelons de tous nos vœux, une union qui va permettre aux pharmaciens de pouvoir troquer leur indignation contre un réel engagement, on espère que les règles de confraternité édictées par notre Code de déontologie continueront à avoir droit de cité dans nos rencontres y compris dans ces réseaux sociaux.   

Source : PharmaNEWS 478