Article N° 6094

HÉPATITE C

Antiviraux à action directe (AAD) : disponibles mais non accessibles !

Abderrahim DERRAJI - 31 juillet 2018 15:47

La Journée mondiale contre l’hépatite a été célébrée le 28 juillet 2018 sur le thème «Agir contre l’hépatite : dépister, traiter». À cette occasion, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exhorté les nations membres à organiser des manifestations et des activités permettant de développer les services de prévention, de dépistage, de traitement et de soins de l'hépatite, en mettant l'accent sur les recommandations de l'OMS. Cette dernière les a incités également à présenter les meilleures pratiques, promouvoir la couverture universelle des services de santé et améliorer les partenariats et le financement pour mieux lutter contre ces maladies.

En effet, les hépatites virales B et C constituent un vrai problème de santé puisqu’elles touchent 325 millions de personnes dans le monde. D’autant plus qu’elles peuvent se compliquer en cancer du foie responsable de 1,34 million de décès chaque année.

Si on ne dispose d'aucun vaccin contre l'hépatite C, il existe, en revanche, un vaccin prophylactique très efficace contre l’hépatite B. En l’intégrant dans son Plan national d’immunisation, le Maroc a réussi à réduire la prévalence de cette maladie.

La prise en charge de l'hépatite C a connu un nouvel essor avec l’arrivée en 2013 des antiviraux à action directe qui permettent de freiner l’évolution de l’hépatite C vers l’hépatite chronique et de réduire ainsi la prévalence des cirrhoses et des cancers du foie.

Le Maroc dont le nombre de patients atteints d’hépatite C avoisinerait les 400.0001 a mis en place un Plan national de lutte contre cette maladie. Ce plan prévoit la prise en charge et le traitement à faible coût des personnes atteintes de cette maladie. Le déploiement du Ramed et la production locale des AAD à un coût «raisonnable» auraient dû rendre ce plan effectif.

La promesse du prédécesseur d’Anas Doukkali d’éradiquer l’hépatite C avant l’an 2020 avait nourri beaucoup d’espoirs. Malheureusement, les patients atteints d’hépatite C risquent fort de voir leur maladie s’aggraver avant de pouvoir accéder aux AAD.

Le dépistage précoce tel que prôné par l’OMS et qui est le seul moyen de stopper la transmission de cette maladie n’est toujours pas généralisé ce qui risque d'hypothéquer les chances du Maroc d’éradiquer l’hépatite C à temps.

Enfin, le Maroc dispose aujourd'hui de tous les ingrédients pour une lutte efficace contre les hépatites virales, il ne manque plus qu’une réelle volonté, une feuille de route claire et des moyens financiers pour réussir. Espérant que le nouveau ministre de la Santé réussira à insuffler une nouvelle dynamique pour faire bénéficier les patients marocains de tous les progrès réalisés par le Maroc en la matière.

1     Source : ALCS

Source : PharmaNEWS 452