Article N° 5366
KEYTRUDA
Oncologie : Merck reprend l’avantage sur BMS
Imounachen Zitouni - 12 octobre 2016 00:40Le grand événement du congrès 2016 de l'European Society of Medical Oncology (ESMO) qui se tient actuellement à Copenhague, a été la présentation par le laboratoire américain des résultats du Keytruda dans le cancer du poumon.
Ce médicament, produit phare de Merck, a été testé comme traitement de première intention chez des patients souffrant de cancer du poumon et a démontré une efficacité supérieure à la chimiothérapie.
Le risque de progression de la maladie est réduit de moitié, de même que les effets indésirables. Et 70 % des patients sont encore en vie au bout d'un an, contre 54 % avec la chimiothérapie. Atteints de la forme la plus fréquente de cancer du poumon (85 % des cas), les 300 patients de l'étude avaient été sélectionnés parce que leur tumeur exprimait fortement la cible moléculaire visées par le Keytruda.
C'est une grande victoire pour Merck (MSD en Europe) sur son principal concurrent Bristol-Myers Squibb (BMS). Avec cette annonce, Merck prend le leadership sur le marché du cancer du poumon mais aussi sur celui de l'immunothérapie de façon générale. Car le cancer du poumon est le cancer le plus répandu avec un marché mondial estimé pour les produits d'immunothérapie, à 21 milliards de dollars en 2022.
Quant au médicament de BMS, l'Opdivo, il a échoué cet été à démontrer sa supériorité sur la chimiothérapie en première ligne. Mais BMS ne s'avoue pas vaincu et « mise maintenant sur les combinaisons, sachant que tous les patients ne pourront pas être traités avec une seule molécule », indique Fouad Namouni, responsable du développement clinique en oncologie de BMS.
Les prévisions de chiffre d'affaires pour l'Opdivo et le Keytruda ont été revues par les analystes dès cet été. Le chiffre d'affaires maximal d'Opdivo a été défalqué de 2 milliards de dollars par le consensus et celui de Keytruda crédité de plus de 1 milliard, chiffre qui sera sans doute majoré après la présentation à l'ESMO.
Le tout en attendant l'arrivée d'un nouveau concurrent. Roche a en effet annoncé, début septembre, que son produit d'immunothérapie, le Tecentriq, avait permis un allongement de la survie en seconde ligne dans une étude de phase III chez tous les patients. Que leur cancer possède ou non le mécanisme ciblé par le traitement.
Source : www.lesechos.fr