Article N° 4824

STATINES

Les statines : les reportages négatifs augmentent le risque d’arrêt du traitement

Imounachen Zitouni - 09 décembre 2015 23:44

Tout reportage critique vis-à-vis des statines peut influencer l’observance thérapeutique des patients, ce qui retentit sur leur risque de crise cardiaque et de décès.

Pour arriver à ce résultat, des chercheurs de la Clinique universitaire de Copenhague ont identifié 674 000 personnes, âgées de 40 ans et plus, qui avaient pris des statines entre janvier 1995 et décembre 2010, et ont suivi l’évolution de leur état jusqu’à la fin de 2011. Durant cette période, les chercheurs ont relevé 1 931 articles de presse sur les statines, dont 110 étaient négatifs, 1 090 étaient neutres et 731 étaient positifs.

Dans l’ensemble, la proportion d’utilisateurs de statines est passée de moins de 1 % à 11 % au cours de la période de l’étude. La proportion d’interruption prématurée du traitement (au cours des 6 premiers mois) est passée de 6 à 18 %. Le nombre d’articles portant sur les statines a également augmenté considérablement.

Les analyses ont montré que chaque reportage négatif sur les statines augmentait le risque d’interruption prématurée du traitement d’environ 9 %. Les autres facteurs de risque d’interruption précoce comprenaient l’année civile (4 % par année civile supplémentaire), le sexe masculin (5 %), un habitat citadin (13 %) et une origine ethnique non-danoise (67 %). Si un patient avait reçu un diagnostic de diabète ou de maladies cardiovasculaires au moment de la prescription des statines, le risque d’arrêt prématuré diminuait de 9 %, voire jusqu’à 27 %. Les reportages positifs vis-à-vis des statines diminuaient le risque de 8 %.

« Les personnes qui arrêtent prématurément de prendre des statines encourent un risque accru de 26 % de crise cardiaque et un risque accru de 18 % de décéder d’une maladie cardiovasculaire par rapport à celles qui continuent à les prendre » explique l’auteur de l’étude, Borge Nordestgaard. Les reportages négatifs dans les médias contribuent à 2 % des crises cardiaques et 1 % de la mortalité d’origine cardiovasculaire associées à l’arrêt du traitement par statines, selon les chercheurs.

 

 

Source : European Heart Journal