Article N° 4624
ANTIDÉPRESSEURS
Les antidépresseurs pendant la grossesse peuvent être bénéfiques
Imounachen Zitouni - 11 août 2015 19:03
Selon une étude américaine, la prise d’antidépresseurs pendant la grossesse réduit le risque de certaines complications. Dans le même temps, cependant, le risque de problèmes néonatals est plus élevé.
Avec leurs collègues finlandais, les scientifiques de l’Université de Columbia, à New York, ont analysé les données de 845 345 naissances simples en Finlande, entre 1996 et 2010. En plus des médicaments pris par les futures mères, ils ont également évalué les antécédents psychiatriques et médicaux de ces femmes et les comptes rendus d’hospitalisation.
Les femmes ont été réparties en trois groupes : celles qui avaient pris des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), celles qui avaient reçu un diagnostic de dépression, mais sans prendre aucun médicament, et celles qui n’avaient eu ni diagnostic de dépression ni prescription d’antidépresseurs. 12 817 femmes avaient pris des antidépresseurs avant leur grossesse ou pendant le premier trimestre et 59 % d’entre elles avaient pris au moins deux boîtes.
Si l’on compare les femmes dépressives sous antidépresseurs aux femmes dépressives qui n’avaient pris aucun médicament, le risque d’accouchement prématuré était réduit de 16 % et le risque d’accouchement très prématuré était pratiquement réduit de 50 %. Les femmes souffrant de dépression qui ne prenaient aucun médicament avaient un risque plus élevé de césarienne (26,5 %) par rapport aux femmes en bonne santé ou à celles qui avaient reçu un diagnostic de dépression et prenaient des médicaments (17 % pour ces deux groupes). Les femmes souffrant de dépression avaient aussi un risque légèrement plus élevé de saignement, pendant ou après l’accouchement (3,5 %), comparativement au groupe témoin et aux femmes qui prenaient des médicaments (3 % dans chacun des deux groupes).
Cependant, la prise d’antidépresseurs a augmenté le risque de complications néonatales. La prise d’ISRS présentait un lien avec l’ensemble des problèmes néonatals, comme les problèmes respiratoires, et entraînait par conséquent un allongement de l’hospitalisation des nouveau-nés.
Source : American Journal of Psychiatry