Article N° 4321

AMYGDALES

Ablation des amygdales : seulement si justifié !

Imounachen Zitouni - 18 février 2015 11:43

Les amygdales participent au système de défense de l'organisme contre les maladies qui touchent le nez, les oreilles, la gorge et les poumons en produisant des anticorps.

Certains troubles conduisent à envisager une ablation: angines à répétition, abcès, amygdales de trop grande taille gênant la respiration pendant le sommeil. Mais l'intervention n'est pas anodine et il n'est plus question, désormais, d'enlever les amygdales de tout enfant qui ronfle ou qui a eu quelques angines. Le plus souvent, l'intervention se discute au cas par cas entre le médecin et les parents.

Le Pr Patrice Tran Ba Huy, membre de l'Académie nationale de médecine, explique que «cette opération est aujourd'hui pratiquée sous anesthésie générale avec intubation pour protéger les voies aériennes, exérèse soigneuse et contrôlée, passage en salle de réveil et traitement de la douleur. Ces principes de sécurité ne doivent pas faire oublier qu'il y a toujours des risques». Car malgré son apparente banalité, l'amygdalectomie peut entraîner des complications peu fréquentes mais graves, notamment des hémorragies nécessitant des réinterventions. Les risques sont au plus haut dans les 6 heures qui suivent l'intervention et les patients restent sous surveillance accrue durant cette période.

Le Dr Philippe de Gravi, délégué général syndical des ORL de Paris, assure que  «les risques sont connus depuis longtemps, et bon nombre de mes confrères ont diminué la pratique de cet acte risqué. Lorsqu'elle est réalisée sur un enfant de 21 mois, l'opération est généralement justifiée par des problèmes respiratoires graves ou infectieux. Ce n'est jamais une opération de complaisance, d'autant plus qu'elle est loin d'enrichir les médecins», explique-t-il.

Le praticien rappelle que les cas d'aggravations restent très minoritaires au regard du nombre d'amygdalectomies effectuées par jour. Dans un cas sur 50.000, l'intervention conduit à la mort du patient à la suite de complications, notamment des saignements qui sont fréquents après cette intervention, avec un risque d'hémorragie qui atteint 1%.

Source : http://sante.lefigaro.fr