Article N° 4307

FERTILITÉ

Infertilité masculine : un autotest est désormais disponible en France

Imounachen Zitouni - 04 juin 2025 23:28

«SpermCheck Fertilité », est le premier autotest de fertilité masculine commercialisé depuis le début du mois de février dans les pharmacies françaises.

Mis au point par des chercheurs de l'Université de Virginie, il est déjà disponible aux États-Unis, au Canada ainsi qu'en Grande-Bretagne, où il s'en serait vendu «12.000 à 15.000 dans la première année de commercialisation» selon Fabien Larue, directeur de la PME AAZ qui commercialise ce test pour une quarantaine d’euros en France. «Nous pensons donc qu'il y a un public. Mais notre objectif est, plus largement, de lancer toute une gamme d'autotests.»

Ce test va détecter la présence d'une protéine (SP10) localisée dans la tête de ces gamètes, pour savoir si le sperme contient plus ou moins de 15 millions de spermatozoïdes par millilitre. Un seuil défini par l'OMS, et au-dessus duquel se trouvent 95 % des hommes ayant réussi à procréer en moins d'un an.

Affichant une fiabilité de 98 %, SpermCheck ne prétend pas pour autant remplacer une consultation: «Nous le précisons bien dans la notice, insiste Fabien Larue: quel que soit le résultat, il faut ensuite voir un spécialiste de l'infertilité.»

D'une part, parce que la concentration en spermatozoïdes n'est pas stable. Une grosse fièvre, un rapport sexuel récent (moins de trois jours) ou certains médicaments courants peuvent la diminuer. De même, détecter peu de spermatozoïdes n'indique pas si ces derniers sont peu ou mal fabriqués, ou bien s'ils peinent à parvenir à destination ; deux types de pathologies qui supposent des traitements différents.

En outre, la seule concentration de spermatozoïdes ne suffit pas à juger de la fertilité masculine. «Vous pouvez avoir énormément de spermatozoïdes, s'ils ne bougent pas cela ne sert à rien», glisse le Pr Pierre Jouannet, spécialiste en biologie de la reproduction.

Un spermogramme réalisé dans un service spécialisé délivrera en effet de multiples autres informations: mobilité, vitalité et morphologie des spermatozoïdes, pH du liquide séminal, etc. «L'interprétation doit toujours être faite par le médecin, et de préférence en présence du couple», conclut le Pr Philippe Bouchard, chef du service d'endocrinologie et de médecine de la reproduction à l'Hôpital Saint-Antoine (Paris).

Source : http://sante.lefigaro.fr