États-Unis : Le secteur pharmaceutique face à l’incertitude politique
Les marchés boursiers ont connu une chute des actions des producteurs de vaccins à la suite des rumeurs de nomination de Robert F. Kennedy Jr. au poste de Secrétaire à la santé par Donald Trump. Kennedy, critique des vaccins, a semé l’incertitude dans l’industrie pharmaceutique, provoquant des pertes pour des entreprises comme Pfizer, Moderna et Sanofi.
Certains analystes estiment que sa nomination pourrait être bloquée par le Sénat, mais Trump pourrait contourner ce processus. Si Kennedy accède à ce poste, cela pourrait bouleverser les relations entre le gouvernement et l’industrie pharmaceutique, notamment en matière de publicité et de réglementation.
L’administration Trump pourrait représenter une menace pour le secteur pharmaceutique en raison de ses positions en faveur de la réduction des prix des médicaments, de la réforme des agences de régulation comme la FDA et d’une remise en question du pouvoir de «Big Pharma» sur les politiques de santé publique.
Cette volonté de réforme pourrait affaiblir l’influence des grands laboratoires et les contraindre à plus de transparence. L’industrie pourrait ainsi voir son modèle économique affecté et sa croissance freinée.
Les analystes redoutent que la nomination de Kennedy n’impacte la couverture vaccinale aux États-Unis, affectant indirectement les entreprises impliquées dans leur production et leur distribution. D’autres estiment que le secteur pharmaceutique pourrait être moins touché dans l’immédiat.
Robert F. Kennedy Jr., avocat et activiste, s’est fait connaître pour ses positions sceptiques sur les vaccins et le climat. Il a mené une campagne présidentielle en 2023 avant de soutenir Trump en 2024. Son influence sur la politique de santé publique pourrait remettre en cause la rentabilité des laboratoires pharmaceutiques et accentuer le débat sur la réforme du système de santé.
La loi de 1986 empêche pratiquement toute poursuite contre les fabricants de vaccins, confiant les litiges à un tribunal spécial. Renforcée en 2011, cette immunité protège les laboratoires contre les plaintes pour défauts de conception. Kennedy milite pour une révision de cette loi afin de limiter cette protection aux vaccins les plus essentiels.
Trump, bien qu’ayant encouragé la vaccination contre la Covid-19, s’est opposé à son obligation. Il n’a pas pris de position claire sur la remise en cause de l’immunité des fabricants de vaccins, ce qui laisse planer une incertitude sur l’évolution de la réglementation.
Le marché des vaccins représente une part importante du secteur pharmaceutique, les États-Unis s’accaparent environ la moitié des ventes mondiales. Cependant, cette domination est en léger déclin, avec une répartition accrue des ventes entre l’Europe, l’Asie et d’autres marchés émergents.
L’industrie pharmaceutique, en particulier le segment des vaccins, traverse une période d’incertitude face aux changements politiques à venir. Entre pressions réglementaires, remises en question des modèles économiques et préoccupations autour de la vaccination, le secteur pourrait être contraint de s’adapter à un nouveau paradigme.
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