Article N° 8175
NHS - FUITE DES CERVEAUX
NHS : un système sauvé par le «brain drain» médical ?
Abderrahim Derraji - 01 septembre 2025 08:15Le National Health Service (NHS) britannique dépend de plus en plus de médecins et infirmiers formés dans des pays qui souffrent déjà d’une grave pénurie de soignants.
En effet, en 2024 près de 9 % des médecins exerçant en Angleterre venaient de pays figurant sur la «liste rouge» de l’OMS, c’est-à-dire en dessous du seuil critique de 4,45 soignants pour 1 000 habitants. Cette dépendance s’est accentuée après le Brexit, qui a détourné le recrutement de l’Union européenne vers l’Asie et l’Afrique.
Ce paradoxe est frappant. Alors que des diplômés britanniques peinent à trouver des postes de formation spécialisée, le Royaume-Uni continue d’attirer des praticiens de pays comme l’Inde, qui ne compte que 3 000 psychiatres pour plus d’un milliard d’habitants. L’argument économique, selon lequel recruter à l’étranger coûte moins cher que former sur place, apparaît simpliste. Les médecins recrutés sont souvent plus âgés, restent moins longtemps et repartent parfois dans leur pays.
Au-delà de l’économie, la question est éthique. La liberté individuelle de migrer est réelle, mais elle s’exerce souvent sous contrainte : salaires dérisoires, manque de matériel, coupures de courant dans les hôpitaux,etc. Dans ce contexte, partir devient moins un choix qu’une nécessité. Or, cette émigration fragilise davantage des systèmes de santé déjà exsangues, malgré l’investissement public massif dans la formation de ces médecins.
Certains parlent d’un «colonialisme sanitaire» ! Les pays riches maintiennent leur système en siphonnant le capital humain des pays pauvres. L’OMS recommande, si ce recrutement est inévitable,
En effet, en 2024 près de 9 % des médecins exerçant en Angleterre venaient de pays figurant sur la «liste rouge» de l’OMS, c’est-à-dire en dessous du seuil critique de 4,45 soignants pour 1 000 habitants. Cette dépendance s’est accentuée après le Brexit, qui a détourné le recrutement de l’Union européenne vers l’Asie et l’Afrique.
Ce paradoxe est frappant. Alors que des diplômés britanniques peinent à trouver des postes de formation spécialisée, le Royaume-Uni continue d’attirer des praticiens de pays comme l’Inde, qui ne compte que 3 000 psychiatres pour plus d’un milliard d’habitants. L’argument économique, selon lequel recruter à l’étranger coûte moins cher que former sur place, apparaît simpliste. Les médecins recrutés sont souvent plus âgés, restent moins longtemps et repartent parfois dans leur pays.
Au-delà de l’économie, la question est éthique. La liberté individuelle de migrer est réelle, mais elle s’exerce souvent sous contrainte : salaires dérisoires, manque de matériel, coupures de courant dans les hôpitaux,etc. Dans ce contexte, partir devient moins un choix qu’une nécessité. Or, cette émigration fragilise davantage des systèmes de santé déjà exsangues, malgré l’investissement public massif dans la formation de ces médecins.
Certains parlent d’un «colonialisme sanitaire» ! Les pays riches maintiennent leur système en siphonnant le capital humain des pays pauvres. L’OMS recommande, si ce recrutement est inévitable,
d’accompagner ces départs par des compensations financières, le financement d’infrastructures ou le remboursement des frais de formation. Les simples transferts d’argent des migrants ne suffisent pas à compenser les pertes.
La survie du NHS ne devrait pas se faire au détriment des pays les plus fragiles. Le véritable enjeu est d’investir durablement dans la formation nationale tout en assumant une responsabilité éthique envers les nations contributrices.
La survie du NHS ne devrait pas se faire au détriment des pays les plus fragiles. Le véritable enjeu est d’investir durablement dans la formation nationale tout en assumant une responsabilité éthique envers les nations contributrices.
Source : medscape.com