Article N° 6684

COVID-19

Pandémie au Covid-19 : Comment transformer un tsunami en vagues ?

Abderrahim DERRAJI - 06 avril 2020 06:23

À l’instar des autres pays, la pandémie du Covid-19 a fini par toucher le Maroc. Comparé au nombre de sujets infectés en Italie, en France ou encore en Espagne, le nombre de malades au Royaume qui avoisine le millier reste relativement faible, même s’il faut prendre en considération le nombre réduit des tests de diagnostic réalisés jusqu’à maintenant. La vigilance doit être de mise, tout peut rapidement basculer.

Depuis les premiers cas, et même avant, les décideurs n’ont ménagé aucun effort pour contenir la propagation du Sars-Cov-2, d’autant plus que la capacité de nos hôpitaux risque d’être rapidement mise à mal par un flux trop important de nouveaux cas et de cas graves. Le Royaume, qui suit de très près ce qui se passe dans les pays voisins, a adopté une stratégie dont la finalité est de transformer le «tsunami» qui a déferlé sur les pays européens en une succession de «vagues» qu’il espère pouvoir gérer.

Depuis le 2 mars, date à laquelle le Maroc a déclaré son premier cas de Covid-19, les prises de décision se sont succédé avec un souci permanent de s’adapter à l’évolution de la situation épidémiologique du pays. Le Maroc a ainsi pris des décisions majeures.

Tout d’abord, sur Hautes Instructions du Souverain, un fonds spécial de 10 milliards de dirhams a été immédiatement créé. Ce fonds sert à «la prise en charge des dépenses de mise à niveau du dispositif médical, en termes d’infrastructures adaptées et de moyens supplémentaires à acquérir, dans l’urgence».

Ensuite, le Maroc a suspendu les liaisons aériennes et maritimes avec tous les pays, 21 jours après le premier cas. Et pour finir, il a adopté le confinement volontaire.

D’autres initiatives ont également été annoncées comme l’acquisition de tests de diagnostic rapide du Covid-19 qui vont permettre de déceler plus de cas et contribuer à réduire les contaminations.

En ce qui concerne la prise en charge des malades, le Maroc a rapidement adopté un protocole intégrant l’hydroxychloroquine et l’azithromycine après avoir pris le soin de s’assurer que tout le stock produit au Maroc en chloroquine et hydroxychloroquine soit réservé à la prise en charge des sujets atteints par le Covid-19 au Maroc.

D’autres décisions importantes sont prises quotidiennement ce qui prouve, s’il en faut, le sérieux avec lequel le Maroc traite cette crise sanitaire.

Par ailleurs, les Marocains ont fait preuve de solidarité notamment en effectuant des dons conséquents en faveur du Fonds de lutte contre le Covid-19. Dans toutes les régions du Royaume, on ressent une nouvelle dynamique et une volonté de servir le pays. Chacun essaye d’apporter sa pierre à l’édifice, à l’image des ingénieurs qui cherchent à trouver des réponses aux besoins créés par cette crise sanitaire, ou les forces de l’ordre dont la mobilisation est exemplaire. Quant au corps médical, il fait preuve d’abnégation et de sacrifice et, bien évidemment, il n’est pas le seul.

Les semaines qui viennent s’annoncent décisives, l’organisation du dépistage, l’adhésion des citoyens au confinement et la protection du personnel soignant et de toute la population exposée sont les éléments clés dont dépendra l’évolution de la situation épidémiologique au Maroc.

Pour conclure, l’heure n’est aujourd’hui ni aux bilans, ni aux règlements de compte, elle est à la mobilisation générale, au soutien de la stratégie nationale, et à la solidarité par ces temps où un grand nombre de nos concitoyens n’exercent plus aucune activité lucrative.

Source : PHARMANEWS