Article N° 6315
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Intelligence artificielle : il vaut mieux «tôt» que jamais !
Abderrahim DERRAJI - 31 mars 2019 21:46Le Centre de l’innovation de l’Université Mohammed VI des sciences de la santé, et l'Association marocaine des anciens élèves de l'École Polytechnique française (X Maroc) ont organisé, mercredi dernier, un Colloque international sur le thème «L’intelligence artificielle en sciences de la santé, du rêve à la réalité - quelles opportunités pour le Maroc ?»
Les différentes conférences prévues par les organisateurs de ce conclave ont été animées avec brio par des experts choisis sur le volet qui ont traité différents aspects de l’intelligence artificielle (IA) et particulièrement son apport dans l’enseignement et dans l’amélioration et l’optimisation des pratiques médicales.
L’intelligence artificielle que Hollywood associe souvent à l’émergence de créatures qui échappent au contrôle de l’Homme se définit comme étant l’ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence humaine.
On doit la notion d’IA au mathématicien Alan Turing qui dès les années 1950 a soulevé dans son livre «Computing Machinery and Intelligence» la question d'apporter aux machines une forme d'intelligence. L’IA a réellement démarré avec Internet et a été boostée par l’arrivée des smartphones, la réalité augmentée, etc.
Elle n’est aujourd’hui qu’à ses balbutiements et aucun pays ne peut faire l’économie d’une vraie stratégie qui prévoit la mise en place de systèmes de recueil de data pour pouvoir générer des algorithmes permettant à l’IA d’être déployée.
Considérée par les spécialistes comme la «nouvelle révolution industrielle», l’IA est en train de transformer en profondeur le secteur de la santé, notamment la médecine prédictive, les outils de diagnostic, la télémédecine, etc. L’IA va sans nul doute transformer en profondeur tout le parcours de soins et l’économie qui s’y rattache.
L’IA s’articule autour de trois axes majeurs : l’ubérisation du système de soins qui verra l’implication d’autres acteurs, le décloisonnement de la médecine qui fera son entrée dans une économie participative et la mobilité. L’IA peut alors devenir l’alternative nécessaire pour répondre à l’évolution des besoins et des attentes des patients. Et c’est ce qui a motivé les organisateurs de ce Colloque à inviter Dr Thomas Gregory, chirurgien qui a réalisé à l’hôpital Avicenne, à Bobigny, la première opération chirurgicale mondiale avec l’aide d’un casque de réalité augmentée, le Pr Nabil Zary, directeur de la Medical Educal Research à la Nanyang Technological University de Singapour, et le Pr Younès Bennani, vice-président de l’Université Paris 13 – Sorbonne Paris.
Le Dr Saber Boutayeb, professeur agrégé en Oncologie médicale à l'Université Mohammed V, et Hajar Moussanif, professeur au Département d’informatique et coordinatrice du Master «Data Science» à l’Université Cadi Ayyad, ont également fait part à l’assistance de leur expérience en la matière.
De nombreuses recommandations ont été retenues lors de ce Colloque dont les plus importantes sont :
- Faire de l’IA une discipline à part entière.
- Encourager l’investissement dans l’IA.
- Mettre en place un système de recueil de data des patients marocains.
- Opter pour une approche permettant d’asseoir la multidisciplinarité et de favoriser la complémentarité entre les différents intervenants.
- Œuvrer pour la dématérialisation des données du secteur de la santé afin de permettre l’émergence de solutions exploitant l’intelligence artificielle.
- Encourager le développement des études cliniques faisant intervenir l’IA.
- Assurer la création d’un écosystème impliquant les acteurs du secteur académique, de la santé et de l’industrie, etc.
Source : PMA