Article N° 6031
RUPTURE DE STOCK
Dimazol : de nouveau disponible sur le marché
Abderrahim DERRAJI - 17 mai 2018 06:07D’après un communiqué du 16 mai 2018, le ministère de la Santé a annoncé que les patients souffrants d’hyperthyroïdies vont enfin pouvoir se procurer du DIMAZOL.
Comme pour tout médicament ne disposant d'alternative thérapeutique, la rupture de stock de ce produit à base de carbimazole a posé un réel problème pour les patients. Et comme d'habitude, les pharmaciens n'avaient aucune visibilité sur la durée de la rupture!
Source : PMA
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Ce comité, porté par l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé et le ministère de la Santé, vise à passer d’une gestion de crise à une logique d’anticipation. L’objectif est d’identifier en amont les risques de rupture, d’analyser les fragilités des chaînes de production et de distribution et de proposer des solutions opérationnelles avant que les pénuries ne se traduisent par des impasses thérapeutiques pour les patients. Pour le pharmacien d’officine, cette approche proactive est essentielle, car elle conditionne la continuité des traitements et la confiance du public dans le système de santé.
Les échanges ayant conduit à cette recommandation ont associé l’ensemble des représentants de l’industrie pharmaceutique nationale, traduisant une volonté de dialogue structuré entre régulateur et producteurs. Les tensions actuelles, largement influencées par des facteurs internationaux – dépendance aux matières premières, perturbations logistiques, concentration industrielle – dépassent en effet le cadre strictement national et nécessitent une coordination renforcée.
À terme, ce comité pourrait offrir au pharmacien une meilleure visibilité sur la disponibilité des médicaments, faciliter l’anticipation des alternatives thérapeutiques et réduire la charge relationnelle liée aux ruptures répétées. Au-delà de la logistique, il s’agit d’un enjeu de souveraineté sanitaire et de crédibilité du circuit du médicament. En sécurisant l’approvisionnement, c’est aussi le rôle du pharmacien d’officine comme acteur de proximité, garant de la continuité des soins, qui se trouve renforcé.
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Bientôt une plateforme unifiée pour les médicaments et dispositifs médicaux au Maroc
Le Maroc s’apprête à franchir un cap important dans la gestion de ses approvisionnements en produits de santé. Le ministre de la Santé, Amine Tahraoui, a annoncé, lundi 21 juillet à la Chambre des représentants, le lancement prochain d’une plateforme logistique nationale unifiée, dédiée à l’approvisionnement en médicaments et dispositifs médicaux des établissements de santé publics, en particulier les groupements sanitaires territoriaux (GST).
Cette nouvelle structure vise à améliorer l'efficacité de la chaîne logistique du médicament, en assurant une meilleure répartition des ressources, une réduction des ruptures de stock et une limitation du gaspillage lié à la péremption des produits. Chaque année, ces dysfonctionnements entraînent des pertes considérables sur un budget estimé à 3,6 milliards de dirhams.
La mise en œuvre de cette plateforme se fera de manière progressive sur une période de 18 mois, selon les précisions du ministre, qui répondait à une série de questions orales au Parlement.
Par ailleurs, Amine Tahraoui a annoncé la création d’un Observatoire national du médicament qui sera chapeauté par l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé. D’après le ministre de la santé Ce dispositif jouera un rôle stratégique dans le suivi des prix, la détection anticipée des ruptures, et l’analyse des tendances du marché pharmaceutique. L’objectif affiché est de fournir aux décideurs publics des données fiables et actualisées, tout en garantissant une plus grande transparence et un meilleur équilibre du marché à l’échelle nationale.
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Pénurie en médicaments : «L'enfer est pavé de bonnes intentions» !
Les pharmaciens d'officine, accablés par une myriade de problèmes, ne se doutaient guère que la suppression de la TVA sur les médicaments encore soumis à cette taxe aurait un tel impact sur leur quotidien. Bien qu'ils approuvent la suppression de cette taxe, les pharmaciens regrettent le manque de concertation avec les autorités de tutelle, ce qui a exacerbé des perturbations d'approvisionnement à la fois inévitables et sans précédent. Ce qui est particulièrement préoccupant, c'est que dans la plupart des cas, il s'agit de perturbations artificielles puisque les médicaments sont disponibles chez les industriels ou chez certains répartiteurs.
Les pharmaciens doivent désormais solliciter leurs grossistes répartiteurs, voire directement les laboratoires pour répondre aux besoins de leurs patients. Un produit peut être disponible chez un grossiste le matin et être en rupture l'après-midi, ou vice versa. Il peut même être momentanément disponible chez un grossiste pour disparaître dès le lendemain, voire être disponible chez un autre. Les pharmaciens passent leurs journées pendus à leur téléphone pour essayer d’avoir une boîte ou deux pour «dépanner» un patient.
Il est légitime de se demander s'il aurait été possible d'éviter ces perturbations portant préjudice aux patients. La réponse n'est pas évidente, d'autant plus que les industriels et les répartiteurs travaillent sans relâche pour minimiser les perturbations pendant cette phase transitoire.
Les pharmaciens vont devoir patienter quelques mois avant que les médicaments disponibles dans les établissements pharmaceutiques le soient également dans toutes les officines. Ensuite se posera le problème des médicaments à faible rotation dont un grand nombre risque de garder l’ancien prix. Les patients risquent de refuser ces médicaments, contribuant ainsi à l'accumulation de médicaments périmés que les pharmaciens ne pourront retourner à leurs fournisseurs qu'à certaines conditions.
En fin de compte, la mise en œuvre d'une décision courageuse, louable et bénéfique pour les patients et les caisses d'assurance maladie a engendré d'énormes tracas pour les pharmaciens et des problèmes d'observance chez de nombreux patients. Cette phase transitoire nous rappelle inévitablement le passage PPM-PPV en juin 2014. Éviter de telles situations à l'avenir nécessitera une meilleure communication avec les patients et une plus grande concertation avec l'ensemble des parties prenantes.
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