Article N° 5956

PHARMACIE

Pharmacien d’officine : Il ne faut pas rester «crispé» !

Abderrahim DERRAJI - 20 février 2018 00:30

Les pharmaciens d’officine n’ont jamais été aussi inquiets pour la pérennité de leur activité. Le manque de visibilité et l’absence d’un vrai projet pour faire face à l’évolution que connaît leur profession viennent s’ajouter à un pessimisme dévastateur résultant d’une succession de déceptions et d’une gouvernance, pour le moins, approximative.

Heureusement qu’une poignée de pharmaciens ont décidé de résister à cette tendance et de ne pas succomber aux sirènes du défaitisme ambiant. Ces officinaux sont en train d’apprivoiser des outils qui ont fait leurs preuves dans d’autres secteurs d’activités, sans oublier, pour autant, la mission de santé publique qui est la leur.

À ce propos, le thème de la quatrième Journée scientifique de la Société marocaine de management pharmaceutique (SMMAPH) a été consacré aux leviers d’optimisation de la gestion économique et financière en pharmacie.

La présence d’enseignants et d’experts à cette rencontre a permis à l’assistance d’avoir une idée sur l’évolution que connaît la pharmacie, en général, et la pratique officinale, en particulier. Cette évolution s’accompagne dans de nombreux pays de changements ayant trait au mode de rémunération, au statut juridique de l’officine, à l’apparition de groupements et de nouvelles missions, ainsi que l'engouement sans précèdent pour le digital.

Pour maîtriser ces nouveaux leviers, le doyen et le vice- doyen de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, qui ont largement contribué à la mise en place de la réforme des études pharmaceutiques, ont rappelé le rôle que peuvent jouer les facultés de pharmacie dans la formation postuniversitaire et dans l’accompagnement des pharmaciens d’officine.

Les experts français ont, de leur côté, énuméré un certain nombre d’outils dont la maîtrise permettrait aux pharmaciens de se doter de ce cette adaptabilité dont ils ont tant besoin. Mais cette adaptabilité et les compétences qui la conditionnent ne suffisent pas. Les pharmaciens doivent aussi troquer leur résilience habituelle contre une approche plus agressive pour pouvoir faire face à la concurrence rude de certains opérateurs qui ont les yeux rivés sur la distribution du médicament.

Et comme l’a rappelé un confrère qui a fait spécialement le déplacement de Bamako à Rabat pour assister à cette journée : « les pharmaciens ne doivent pas rester "crispés" ! », en d’autres termes, il faut qu’ils soient plus entreprenants en adoptant, entre autres, les nouvelles techniques de management et de marketing pour pouvoir se maintenir sur un marché où tous les coups sont permis.

Source : PHARMANEWS