Article N° 5852

OBÉSITÉ

Obésité chez l’enfant et l’adolescent : Une vraie bombe à retardement !

Abderrahim DERRAJI - 17 octobre 2017 04:12

Une étude publiée dans le «Lancet» et présentée, le 11 octobre courant, par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Imperial College de Londres, révèle que le nombre d'enfants et d'adolescents (âgés de 5 à 19 ans) touchés par l’obésité est passé de 11 millions en 1975 à 124 millions de 2016. Quant aux enfants en surpoids sans atteindre l’obésité, leur nombre est estimé en 2016 à 213 millions.

Cette augmentation est plus marquée dans les pays pauvres et intermédiaires et particulièrement en Asie, contrairement à l’Europe de l'Ouest et aux États-Unis, où on assiste à une baisse de l’obésité chez les moins de 19 ans.

Pour le principal auteur de l’étude, le professeur Majid Ezzati de l’École de santé publique de l’Imperial College London : «Ces tendances inquiétantes reflètent l’impact de la commercialisation des produits alimentaires et des politiques dans ce domaine à l’échelle mondiale, avec des aliments sains et nutritifs trop chers pour les familles et les communautés défavorisées. La tendance laisse entrevoir une génération d’enfants et d’adolescents grandissant en étant obèses et exposés à un plus grand risque de maladies comme le diabète».

Si cette tendance persiste, les niveaux mondiaux d’obésité chez l’enfant et l’adolescent seront, d’ici 2022, supérieurs à ceux de l’insuffisance pondérale modérée ou grave chez les jeunes du même âge.

L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient figurent parmi les régions où l’obésité enregistre les plus fortes progressions. Le Maroc ne fait pas exception. En effet, 10,3% des garçons et 9,9% des filles âgées de 5 à 19 ans seraient touchés par l’obésité. La prévalence de l’obésité est encore plus importante chez les adultes, puisque 20,2% des hommes et 33,4% des femmes sont obèses.

Pour inverser cette tendance, l’OMS encourage les pays à déployer des efforts pour réduire la consommation de produits alimentaires bon marché, ultra-transformés, fortement caloriques et pauvres en nutriments. Elle leur conseille également d’adopter des mesures pour encourager les enfants à faire du sport et des loisirs actifs tout en réduisant le temps qu’ils passent devant leurs écrans.

Pour conclure, l’augmentation de l’incidence de l’obésité chez les moins de 20 ans au Maroc constitue aujourd’hui une vraie bombe à retardement. Le risque d’une augmentation exponentielle des maladies non transmissibles notamment le diabète et les maladies cardiovasculaires devrait, en principe, pousser l’administration sanitaire à adopter le «Plan de mise en œuvre pour mettre fin à l’obésité de l’enfant» élaboré par l’OMS et mettre en place une stratégie permettant de détecter activement et prendre en charge les enfants obèses ou en surpoids.

Source : PharmaNEWS 411