Article N° 5803
GARDE
Les jours de garde, prenez garde!
Abderrahim DERRAJI - 29 août 2017 11:31Pour permettre aux malades de ne pas manquer de médicaments et de pouvoir s’en approvisionner en dehors des horaires habituels d'ouverture des officines, les pharmaciens assurent, à tour de rôle, des astreintes, y compris les week-ends et les jours fériés.
Si par le passé, le nombre de médicaments et produits apparentés à détenir en stock était relativement réduit, aujourd'hui, les pharmaciens sont totalement dépassés. En effet, il est quasiment impossible de détenir en stock tous les génériques commercialisés au Maroc, notamment, les 266 présentations d’amoxicilline et d’amoxicilline protégée, les 94 présentations de la ciprofloxacine, les 87 présentations d’amlodipine, les 76 présentations de fluconazole, etc. Et que dire de ces dizaines de compléments alimentaires ou complexes vitaminés dont la disponibilité peut varier en fonction des saisons et des régions.
Contrairement aux pharmaciens exerçant dans les pays voisins, le pharmacien marocain se trouve dans l’obligation de respecter à la lettre les prescriptions. La substitution d’un médicament par un autre lui est interdite. Ceci le condamne à passer son temps à chercher des produits en rupture et de disposer d’un stock disproportionné par rapport à son chiffre d’affaires. Les patients se voient également contraints de faire le tour des pharmacies de garde à la recherche de leurs médicaments malgré l’existence de nombreux équivalents. Dans certains cas, les patients préfèrent attendre un jour ouvrable pour contacter leur médecin.
D’autres aspects compliquent également la garde. Parmi les spécialités pharmaceutiques à problème, ce sont les psychotropes qui engendrent le plus de soucis. Les trafiquants et leurs ruses obligent, de plus en plus, les pharmaciens à adopter l’option la moins risquée consistant à s’abstenir de délivrer les ordonnances douteuses, ce qui, dans certains cas, pourrait priver des malades de bonne foi de leurs traitements.
D’autres problèmes organisationnels perturbent le déroulement de la garde. Certains pharmaciens ne respectent pas les horaires officiels et font peu cas de la déontologie et de ses règles.
Enfin, il est temps que nos instances ordinales se penchent sérieusement sur tous ces problèmes de déontologie et de non-respect de la loi. Le problème n’est pas uniquement économique, il y va de notre sécurité et surtout de notre dignité.
Source : PmarmaNEWS 404