Article N° 5547

CRITIQUE

La critique est aisée, mais l’art est difficile

Abderrahim DERRAJI - 06 février 2017 03:57

Philippe Néricault, comédien et auteur dramatique français, né le 9 avril 1680 à Tours, et dont le nom de scène était Destouches, n’est presque connu que par trois citations dont l’une d’entre elles est devenue proverbiale : «La critique est aisée, mais l'art est difficile».

Cette citation n’a pas pris une ride et particulièrement sous nos cieux. Même si l’art au sens de la citation s’est raréfié, la critique acerbe et «destructive» se pratique à profusion et en toute impunité. Avec ou sans commanditaires, certains journalistes ou apparentés n’hésitent pas à tirer à boulets rouges sur tous ce qui bouge en omettant au passage certaines règles de base et principes qui ont donné au journalisme ses lettres de noblesse.

Un des départements qui souffre le plus de cette problématique n’est autre que le ministère de la Santé. Les responsables du service chargé de la Communication sont amenés à publier chaque semaine des démentis afin de désamorcer l’effet de fausses informations publiées par des quotidiens ou des sites Internet. Le plus souvent, ces démentis sont publiés dans l’urgence par ce que le moindre article peut profiter de la viralité des réseaux sociaux pour transformer un incident anodin en une bombe dont les conséquences peuvent être désastreuses.

Bien évidemment, nul ne peut remettre en question la liberté d’expression qui est un droit inaliénable. Les journalistes qui en jouissent permettent à la presse de constituer un contrepoids qui devrait mettre à nu toute forme de dérive. Et c’est pour cette raison que la presse est qualifiée de quatrième pouvoir après les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.

Quoi de plus normal que des journalistes qui critiquent le bilan d’un ministre ou le fonctionnement des services que son ministère chapeaute Seulement, les informations doivent être vérifiées.

Aujourd’hui, un grand nombre de bonnes volontés de notre pays ont préféré se retirer des associations, des instances, des partis politiques, etc. tout simplement par ce qu’ils ne supportent plus l’acharnement médiatique, le manque de respect ou la calomnie. La loi du «plus virulent» a tendance à s’enraciner dans toutes les structures, et aussi invraisemblable que cela puisse paraître, certains journalistes censés être les premiers à dénoncer ces dépassements les catalysent en relayant des informations non avérées ou en optant pour un mutisme qui peut être tout aussi dévastateur !

Source : PharmaNews 377