Article N° 5536

PHARMACIE

Qui sauvera la pharmacie ?

Abderrahim DERRAJI - 30 janvier 2017 22:28

Notre rédaction a reçu une copie d’un courrier adressé par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) au Secrétariat général du gouvernement, le 27 janvier 2017, sous la référence 75-2017 (1).


Par cette correspondance, au demeurant assez explicite, le président du CNOP a brossé un état des lieux des dérives déontologiques que connaît la profession. Il a ensuite exhorté le Secrétaire général du gouvernement, non seulement à rendre publics les sanctions disciplinaires prononcées par le CNOP, mais également à inciter les walis et les gouverneurs à s'impliquer davantage pour que les horaires soient respectés, notamment en réactualisant les arrêtés relatifs aux horaires d’ouverture et de fermeture des officines.

Le même courrier a fait mention du projet de régionalisation des conseils en souffrance et de la problématique récurrente des psychotropes. Une dispensation sécurisée de ces derniers, nécessite une réactualisation du Dahir de 1922 ou au moins, dans un premier temps, l’adoption de l’ordonnance infalsifiable en attendant la réactualisation de ce texte quasi centenaire.

Tout en saluant l‘effort fourni par l’instance ordinale pour répondre à la doléance de régulation exprimée par les pharmaciens, on espère voir la profession, dans son ensemble, œuvrer pour hiérarchiser d’une manière optimale les problématiques auxquelles elle est confrontée.

L’environnement de plus en plus hostile, le changement du profil des usagers des médicaments et l’hégémonie des techniques de l’information et de la communication acculent, aujourd’hui, les pharmaciens, à travers le monde, à repenser leur métier en profondeur et pas qu’en apparence.

Aujourd’hui, l’avenir de la pharmacie est étroitement lié à la capacité des pharmaciens et de leurs instances professionnelles à innover et à prospecter de nouvelles pistes pour trouver des solutions à leurs déboires économiques avérés. Une approche purement économique risque d’éloigner les pharmaciens de leur cœur de métier et précipiter leur disparition. Quant aux autres approches occultant le volet économique, elles préserveront la «noblesse» de la pharmacie, mais pas sa pérennité.

L’approche idoine qui devrait combiner les deux, ne peut être préparée et adoptée que par une profession sereine, ouverte sur le monde et capable d’offrir un cadre de réflexion qui met l’intérêt de la profession et du patient au-dessus de toutes les considérations.

Quant à ceux qui continuent à rêver d’une profession unie pour venir à bout de toutes les problématiques, il faut qu’ils sachent qu’un corps pharmaceutique avec des ressortissants qui se respectent et qui oublient leurs égos peut largement faire l’affaire…
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Source : PharmaNEWS 376