Article N° 5368

ENSEIGNEMENT

Médecine : les facultés publiques se réinventent pour avoir le leadership

Imounachen Zitouni - 12 octobre 2016 13:58

Les facultés publiques de médecine sont bousculées depuis l’ouverture de la formation en médecine au secteur privé. Pour demeurer concurrentielles et tenter d’être les leaders, ces facultés doivent se remettre en question.


C’est ainsi que la faculté de médecine de Casablanca vient d’ouvrir en septembre son nouveau centre de simulation. Entièrement rénové, pour un budget de près de 30 millions de DH, le centre de 1.800 m² est aujourd’hui le plus grand en Afrique, selon son management. Toutes les spécialités y sont représentées. «Avant d’intervenir auprès des malades, les étudiants s’entraînent d’abord sur des mannequins d’une très grande fidélité, qui reproduisent tous les tableaux cliniques possibles et imaginables», explique Pr. Farid Chehab, doyen de la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca. «Cela nous permettra également de régler en partie le problème des stages. Nous ne disposons que d’un seul CHU de 1.000 lits, alors que nous comptons près de 5.000 étudiants», poursuit-il.


La faculté de Marrakech, aussi, possède son propre centre (450 m²). «Cette nouvelle pédagogie nous permettra d’être moins dans la théorie et plus dans la pratique. Nous avons un programme très ambitieux. Avec un nouveau marché que nous avons lancé en août pour des équipements, nous monterons en cadence», précise Pr. Mohamed Bouskraoui, doyen de la Faculté de médecine et de pharmacie de Marrakech.

Outre la faculté de Fès, dont le centre est également déjà opérationnel, celles de Rabat et d’Oujda sont en train de finaliser les leur. A Rabat, une enveloppe de 6 millions de DH, dont un million de DH offert par la fondation Cheikh Zaid, a été allouée. A terme, toutes les facultés seront équipées. Les budgets ont déjà été accordés par le ministère de l’Enseignement supérieur, et des appels d’offres ont été lancés.
 



Ces deux dernières années, parallèlement à l’introduction du système LMD en médecine (entré en vigueur en 2015-2016), les facultés publiques se sont orientées vers les méthodes pédagogiques dites «actives», afin de relever le défi de la formation d’une nouvelle génération de médecins. Elles ont ainsi introduit plusieurs modules et matières, comme les langues, la communication, la méthodologie de recherche, la sociologie, l’anthropologie, la médecine de famille… autant de disciplines permettant aux futurs médecins de mieux appréhender leurs patients.


La faculté de Casablanca s’est, en outre, investie dans le e-learning, permettant une interaction permanente entre enseignants et étudiants. Actuellement, l’établissement est en train de numériser l’ensemble de ses 50.000 livres, en vue de créer une bibliothèque numérique, à travers laquelle il est possible de consulter des ouvrages en ligne et même de les télécharger.

Source : Leconomiste.ma