Article N° 5337

HELICOBACTER

Éradiquer Helicobacter pylori, la triple thérapie perd de son efficacité

Imounachen Zitouni - 26 septembre 2016 15:34

Pour éradiquer Helicobacter pylori et mettre ainsi les patients à l'abri du risque de récidive ulcéreuse et de développement d'un cancer gastrique, la triple thérapie par inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) et deux antibiotiques de classes différentes (par exemple clarithromycine et amoxicilline) pendant une à deux semaines constitue l'habituel traitement utilisé en première ligne.

Au fil du temps ce traitement triple a cependant perdu un peu de son efficacité, ramenant dans certains pays le taux d'éradication aux environs de 80 %. Cela s'explique en grande partie par l'apparition de résistance à plusieurs antibiotiques souvent utilisés comme la clarithromycine, le métronidazole et les fluoroquinolones.

Confrontée à cette situation, une équipe multicentrique coréenne a entrepris de rechercher d'autres traitements empiriques de première ligne et pour ce faire a comparé les mérites de trois régimes thérapeutiques sur une cohorte de 517 patients qui ont été alloués vers l'un des trois bras de l'étude :

• Triple thérapie (TT, n = 171) de 10 jours par pantoprazole + clarithromycine + amoxicilline

• Thérapie séquentielle (TS, n = 170) de 10 jours consistant en 5 jours de pantoprazole + amoxicilline puis 5 jours de pantoprazole + métronidazole + clarithromycine

• Thérapie concomitante (TC, n = 176) de 10 jours par pantoprazole + amoxicilline + métronidazole + clarithromycine.

L'évaluation a porté sur les taux d'éradication (test à l'urée effectué au plus vite 4 semaines après le traitement), l'adhésion aux traitements (journal du patient et comptage des comprimés) et les effets secondaires.

L'analyse en intention de traiter indique pour les bras TS et TC des taux d'éradication qui sont significativement supérieurs à ceux du bras TT, respectivement 70,6 % et 77,8 % versus 62,6 %. Les résultats vont dans la même direction pour l'analyse per protocole, respectivement 89,5 % et 94,4 % versus 82,8 % (p < 0,01).

Des effets secondaires ont été rapportés chez environ 1/3 des patients (sans différence significative entre les 3 bras), le plus fréquent étant des altérations du goût signalées par 20 à 25 % des patients.

Les investigateurs concluent que le quadruple traitement sans bismuth administré de façon séquentielle ou concomitante constitue une approche empirique efficace et donnant de meilleurs résultats que la classique triple thérapie.

Source : JIM