Article N° 4898

CANCER DU COL

Cancer du col : pour éviter les interventions inutiles

Imounachen Zitouni - 25 janvier 2016 15:22

Lorsque le cancer du col de l’utérus est déclaré, il est nécessaire de subir une «conisation», intervention chirurgicale visant à retirer la partie lésée du col. Mais une enquête publiée fin 2014 par la Société française de colposcopie et pathologie cervico-vaginale (SFCPCV) a révélé que 70% de ces interventions ne sont pas basées sur un diagnostic correct.

«Nous nous sommes aperçus que sur les 30 000 conisations réalisées en France chaque année, environ un tiers est fait sur la base de mauvais critères», explique le Dr Jean-Luc Mergui, gynécologue à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière et président de la Société française de colposcopie, qui souhaite sensibiliser sur le sujet. Or les conisations ne sont pas des actes chirurgicaux anodins, puisqu'en raccourcissant le col, ils peuvent provoquer un accouchement prématuré.

Afin d'éviter un abus de conisations, il est nécessaire de distinguer préalablement par colposcopie les lésions bénignes, qui disparaîtront spontanément, de celles qui risquent d'évoluer vers un cancer. Cependant, la colposcopie, l'examen approfondi du col de l'utérus, est encore insuffisamment ou mal utilisée par les praticiens.

En réaction à cela, l'ensemble des sociétés françaises de gynécologie ont mis en place en 2013 une Charte de qualité. «Environ 550 médecins se sont inscrits spontanément. Nous souhaitons en toucher davantage, mais également rassurer les patientes», indique Jean-Luc Mergui. Si un spécialiste souhaite recevoir le sésame, il doit pouvoir justifier d'une formation initiale de qualité, d'un nombre d'actes minimum (50 par an), mais aussi d'une formation continue permanente assurant la mise à jour de ses connaissances. Une carte interactive des gynécologues déjà «labellisés» est disponible en ligne.

Le Dr Mergui rappelle également l'importance des frottis, qui ont permis de faire baisser l'incidence du cancer du col en France, et déplore qu'il ne soit pratiqué régulièrement que chez 60% des femmes.

 

Source : http://sante.lefigaro.fr