Article N° 4893

SIDA

SIDA : Le Maroc lutte mieux que ses voisins

Imounachen Zitouni - 21 janvier 2016 02:57

Au Maroc, «de grands efforts ont été menés avec une implication décisive des ONG. Ce qui a permis d’atteindre un taux de recul de 15% des infections depuis 2000 au moment où la moyenne dans la région Mena est en hausse de 28%», selon le représentant de l’Onusida à Rabat. Mais de grands défis restent à relever. Surtout que «65% des porteurs du virus ignorent encore leur statut. D’où l’importance de réaliser de plus grands progrès en matière d’accès au dépistage», note pour sa part Abderrahmane Maâroufi, patron de la direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé.

En 2014, près de 628.000 personnes ont réalisé des dépistages, notamment grâce à l’implication des ONG. Ceci est d’autant plus important pour accompagner les efforts menés en termes de couverture thérapeutique, qui est passée de 14,5% en 2011 à 26% en 2014, contre une moyenne de 14% dans la région Mena. C’est le résultat de la mobilisation de financements de plus en plus importants. Entre 2011 et 2014, le budget consacré par le Maroc à la lutte contre le Sida est passé de 144 millions de DH à 217 millions de DH, dont 50% est injecté par l’Etat. Le reste provient des subventions internationales. Pour les prochaines années, le département de la Santé est en cours de planification d’un nouveau cycle d’intervention étalé sur la période 2017-2021. Ces principaux axes sont en cohérence avec la stratégie Onusida pour l’accélération de la riposte à cette pandémie d’ici 2020. Cette nouvelle phase d’intervention du ministère de la Santé prévoit une série de mesures. Il s’agit notamment de la création de nouveaux services de prise en charge dans les différentes provinces et l’amélioration de la qualité des prestations. A cela s’ajoute la mise en place d’une nouvelle stratégie de dépistage, avec l’extension, le ciblage et la diversification de l’offre des tests. Le renforcement des programmes de prévention auprès des populations les plus exposées, notamment dans les sites de concentration et de forte prévalence, est également au menu. Surtout que la situation épidémiologique au Maroc reste très hétérogène, avec une faible prévalence, qui ne dépasse pas 0,14%, mais avec une forte concentration dans 5 régions (60%) et chez une population très exposée (les professionnelles du sexe, les usagers de drogues injectables).

 

Source : http://www.leconomiste.com