Article N° 4786

DIABÈTE

PRISE EN CHARGE DU DIABETIQUE: Il NE FAUT PAS OUBLIER LES PHARMACIENS!

ABDERRAHIM DERRAJI , Docteur en pharmacie - 17 novembre 2015 14:32

Le samedi dernier, le Maroc a célébré la journée mondiale du diabète.  Cette  occasion vient nous rappeler que cette maladie chronique souvent décrite comme une « épidémie mondiale » constitue un réel problème de santé publique.

En effet, cette pathologie sournoise affecte 382* millions de personnes à travers le monde. Ce chiffre pourrait atteindre 592 millions d’individus en 2035, soit un dixième de la population mondiale. Et ce qui est le plus inquiétant, c’est qu’un malade sur deux  n’est pas diagnostiqué.
Au Maroc, le nombre de diabétiques âgés de plus de 25 ans est estimé à 2 millions  dont 610 000 sont pris en charge au niveau des structures relevant du ministère de la santé.
À l’occasion de la journée mondiale du diabète, le ministère de la santé lance en partenariat avec l’Agence Nationale de l’Assurance Maladie (ANAM) et la Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale (CNOPS) une campagne pour inciter les patients à adopter une alimentation saine et équilibrée, à pratiquer une activité physique régulière, à être plus observant vis à vis de leurs traitements et à contrôler régulièrement leur diabète. En adoptant ces règles, ces patients pourraient réduire le risque d’avoir de graves complications, comme l’insuffisance rénale chronique terminale, la cécité ou  l’amputation des membres inférieurs.
Et parce que le dépistage est essentiel dans la prise en charge du diabète, 500 000 personnes à risque en bénéficient chaque année au niveau des établissements de soins de santé de base. Les malades ainsi dépistés bénéficient gratuitement d’insuline et d’antidiabétiques oraux.
D’autres efforts sont consentis par le ministère de la santé pour permettre aux médecins généralistes de bénéficier de formations en diabétologie pour pallier à l’iniquité de répartition des endocrinologues dans les différentes régions du Maroc. Des expériences d’éducation thérapeutique sont également en cours dans sept sites. Ces expériences seront évaluées avant d’envisager leur généralisation.


On ne peut que se réjouir de toutes ces initiatives louables tout en espérant que le ministère de la santé et ses partenaires n’oublieront pas qu’ils ont à leur disposition plus de 10000 pharmaciens répartis à travers tout le royaume, y compris dans les régions les plus enclavées. Ces derniers, peuvent contribuer aux différentes campagnes de sensibilisation et de dépistage du diabète initiées par le ministère de la santé. Ils pourront également être formés avant d’intégrer des réseaux d’éducation thérapeutique, au même titre que les diabétologues et les autres professionnels de santé. Les réseaux mis en place, notamment en France, ont démontré l’apport indéniable du pharmacien dans l’amélioration de la prise en charge de nombreuses maladies chroniques et particulièrement le diabète. Pourquoi pas le Maroc?

* Fédération Internationale du Diabète

Source : PHARMANEW 317