Le nombre d’applications pour Smartphone connaît une augmentation exponentielle. Une guerre sans merci est livrée par Google dont la Google Play Store comptabilisait déjà en 2014 1,43 millions  applications contre 1,21 millions pour l’App  Store pour la même période. Les applications destinées au domaine médical sont très prisées par les utilisateurs de Smartphone et de tablette. Ceci devrait inciter les professionnels de santé à s’intéresser de très près à ces outils et à les évaluer dans le but d’en adopter celles qui présentent une valeur ajoutée dans le suivi et la prise ne charge des patients.

C’est dans ce cadre que Roger Simard, un pharmacien titulaire exerçant à Lachine  (Montréal),  a créé une entreprise dont l’un des objectifs principaux est d’utiliser des dispositifs de santé connectés pour pouvoir suivre les malades chroniques et « documenter » l’apport du pharmacien dans le circuit de santé.

Ce pharmacien a mèné une expérience pilote sur 40 patients d’une résidence pour personnes âgées jouxtant son officine. Pour ce faire, Il a mis à la disposition de la moitié des patients un bracelet Vivofit, un traqueur d’activités physiques. L’autre moitié a  bénéficié d’un bracelet et d’une tablette numérique. Grace à ces outils, ce pharmacien a pu recueillir des données très intéressantes. De plus, des dispositifs comme des balances, des tensiomètres et des glucomètres, Bluetooth, ont été utilisés, permettant ainsi une transmission des données directement sur la tablette du participant ou du pharmacien.

Une fois ces données intégrées dans un tableau de bord, la lecture s’avère aisée et permet facilement de repérer d’éventuelles anomalies et d’adopter le cas échéant la conduite la plus appropriée à adopter par le patient. Le grand avantage de cette technologie, c’est qu’elle permet de suivre simultanément un grand nombre de patients.

Roger Simard a déclaré (1) « J’ai observé un aspect motivationnel particulièrement intéressant chez les patients. Les participants ont apprécié le fait d’être en contrôle de leurs cibles thérapeutiques et aussi d’apprendre comment les atteindre, mais également de sentir qu’un professionnel de la santé était là à l’autre bout, agissant comme un coache et ayant accès à l’information les concernant en temps réel. C’était aussi sécurisant pour eux. »

Cette initiative louable qui permet de prospecter de nouvelles voies de développement possible pour l’exercice officinal, devrait nous inciter à troquer notre léthargie coutumière contre une approche proactive dans tous ce que nous entreprenons. Le monde qui nous entoure est en pleine mutation. La pharmacie que nous connaissons fera, sans nul doute, place à une pharmacie « intelligente ». Aussi, nous devrions rester vigilants pour que ce passage ne se fasse pas à notre dépend et surtout qu’il soit réellement bénéfique pour nos patients.
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(1) http://www.opq.org

Source : PMA