Article N° 4641

INSOLITE

Cancer : un tatouage induit en erreur les oncologues

Imounachen Zitouni - 20 août 2015 19:34

Une jeune femme de 32 ans prise en charge dans à l'hôpital d'Irvine en Californie pour un cancer de l'utérus a été victime d’une erreur de diagnostic qui lui a coutée l’ablation de pas moins de 40 ganglions lymphatiques soupçonnés d'abriter des cellules cancéreuses ayant migré de la tumeur initiale.

La revue Obstetrics & Gynecology , qui a publié ce cas clinique, rappelle que c'est lors d'un examen de suivi par PET-Scan que l'erreur a été commise. Le PET Scan, aussi appelé tomographie par émissions de positrons, consiste à injecter dans le corps un produit très légèrement radioactif (un isotope) qui vient se fixer sur les tumeurs et/ou les métastases, rendant visibles ces dernières à l'imagerie. C'est à ce moment que les médecins ont remarqué deux marques suspectes de 2 centimètres de diamètre au niveau du bas ventre de la jeune femme. Une zone où se situent des ganglions lymphatiques. Sur le moment, les médecins en sont donc persuadés : ces marques sont le signe d'une migration des cellules cancéreuses, prémisse d'un cancer métastatique. Ils décident alors d'opérer.

Mais l'analyse a posteriori des ganglions retirés révèle que les marques repérées étaient en fait des particules d'encre d'un des tatouages que la jeune femme porte aux jambes. Des particules d'encre qui avaient migré jusqu'aux ganglions en passant par les vaisseaux lymphatiques. "Dans le cas de tatouages permanents, les pigments colorés peuvent migrer via les vaisseaux lymphatiques jusque dans les ganglions. Même après l'effacement du tatouage au laser', les pigments peuvent subsister en profondeur", explique le Dr Ramez Eskander, l'oncologue qui a suivi la jeune femme.

Cette erreur n'a heureusement pas eu de répercussions significatives sur l'état de la patiente dont le cancer de l'utérus n'était heureusement pas métastatique. Et, si cette mauvaise appréciation du PET Scan aurait probablement pu être évitée en réalisant une biopsie, elle a au moins eu le mérite de pointer un effet méconnu des tatouages. "Il est essentiel que les patients tatoués avertissent les médecins avant même le début d'un traitement, pour éviter les méprises de ce genre", conclut ainsi le Dr Ramez Eskander.

Source : http://www.sciencesetavenir.fr/