Article N° 4556

TOXICOMANIE

Un antihypertenseur contre la toxicomanie

Imounachen Zitouni - 04 juillet 2015 01:13

Grâce aux avancées de la recherche, les scientifiques ont mis en évidence que le processus physiologique impliqué dans la toxicomanie utilise le circuit de la récompense (d’où la sensation de plaisir) et de l’apprentissage ; il serait guidé par des stimuli enregistrés très fortement dans nos neurones à la manière du chien de Pavlov.

L’isradipine, un médicament utilisé dans le traitement de l’hypertension artérielle pourrait être la solution. Des chercheurs américains ont testé ce médicament sur des rats rendus dépendants à l’alcool et à la cocaïne. Les résultats de cette étude, publiée dans la revue Molecular Psychiatry, sont très encourageants.

Après plusieurs jours de traitements, les chercheurs ont réussi à éliminer tout phénomène de dépendance. « Un des pilotes de la toxicomanie est le souvenir durable de déclencheurs comme les gens, les lieux, les images et les sons. La rencontre avec ces déclencheurs est connue comme principale cause de la rechute, explique Hitoshi Morikawa, professeur agrégé de neurosciences et chef d’équipe de cette étude. L’isradipine semble avoir effacé du cerveau le souvenir de ces déclencheurs qui induisaient une consommation de cocaïne et d’alcool. »

Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont, dans un premier temps, formé les rats à associer une chambre de couleur, noire ou blanche, avec la cocaïne et l’alcool. Puis ils ont testé leurs souvenirs. Dans 90 % des cas, les rats se sont spontanément dirigés vers la chambre de couleur correspondante à leur addiction. Puis, ils les ont séparés en deux groupes. À ceux du premier, ils ont donné une forte dose d’isradipine, avant de confronter de nouveau les rats au même choix. « Le jour où ils ont été traités, les rats sous traitement ont quand même choisi la pièce liée à leur consommation de drogues. Mais les jours suivants, ils n’ont plus montré de préférences particulières, ce qui n’a pas été le cas du groupe sans isradipine. Ce médicament qui cible les déclencheurs entraînant une dépendance pourrait ainsi aider le cerveau humain à oublier ses addictions », précise le professeur Morikawa.

Source : http://www.futura-sciences.com/