Article N° 4517

TREMBLEMENT

Tremblement essentiel, la maladie du paradoxe

Imounachen Zitouni - 12 juin 2015 22:31

Le tremblement essentiel est une maladie invalidante deux à trois fois plus fréquente que Parkinson. Selon une enquête de l'Association des personnes concernées par le tremblement essentiel (Aptes), quatorze années sont nécessaires pour poser le diagnostic.

La médecine l'a nommé «essentiel» parce que, longtemps, elle a ignoré les mécanismes de la maladie et que celle-ci repose sur un unique symptôme: le tremblement. Des membres supérieurs d'abord, puis du cou et de la tête, de la voix, parfois du corps entier. «C'est un tremblement d'action, précise le Dr David Grabli, neurologue à la Pitié-Salpêtrière (Paris), présent dans le geste en particulier s'il est précis.»

Cette maladie évolutive, familiale dans plus de la moitié des cas, ne provoque pas d'atteinte cognitive et «on n'en meurt pas», explique Fabrice Barcq, président de l'Aptes. «Mais il ne s'agit pas d'un trouble bénin, insiste le Dr Grabli.

Mais les généralistes, beaucoup plus formés à Parkinson qu'au tremblement essentiel, connaissent mal la maladie et le diagnostic tarde trop souvent. Pas tant chez les plus de 50 ans, qui n'attendent «que» deux ans en moyenne: à leur âge, le médecin pense à Parkinson et les envoie vite voir un neurologue. Les jeunes, en revanche, sont vite suspectés d'être «trop nerveux» ou de consommer des stupéfiants ou de l'alcool en excès.

A ce jour, il n'existe pas de marqueur spécifique de la maladie et «le diagnostic, qui repose sur l'examen clinique et l'histoire du patient (antécédent familial, durée d'évolution…), doit être posé par un neurologue», insiste David Grabli. Car il importe de ne pas passer à côté d'une autre maladie neurologique, notamment Parkinson.

Les traitements (bêtabloquants et antiépileptiques) ne traitent que les symptômes et sont «modérément efficaces, convient Fabrice Barcq, mais ils permettent de retrouver une aisance des gestes». Les plus handicapés peuvent subir une intervention chirurgicale (stimulation cérébrale profonde).

Source : http://sante.lefigaro.fr