Article N° 4400
ENTÉROBACTERIES
Les entérobactéries de plus en plus résistantes
Imounachen Zitouni - 06 avril 2015 10:25
Des scientifiques américains et pakistanais viennent de découvrir que deux gènes de la résistance aux carbapénèmes pouvaient être facilement associés à des entérobactéries, qui sont responsables d’un nombre considérable d’infections nosocomiales.
Les centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention, CDC) considèrent que des entérobactéries résistantes aux capabénèmes sont l’un des trois types de bactéries résistantes aux antibiotiques pouvant être parmi les plus dangereuses. Le taux de mortalité parmi les patients ayant un système immunitaire affaibli est de 50%. Deux gènes en particulier sont responsables de la résistance aux carbapénèmes des entérobactéries : KPC et NDM-1. Le gène KPC a été découvert en 2001 à New York et s’est rapidement propagé dans le monde entier, à l’exception de l’Inde, du Pakistan et d’autres pays du sud de l’Asie. Le gène NDM-1 a d’abord été détecté en Inde en 2006 et s’est propagé en peu de temps dans le sud de l’Asie.
En raison de l’exclusivité géographique des deux gènes de résistance, les chercheurs ont supposé que les bactéries de ces régions étaient génétiquement différentes. Cela aurait pu expliquer pourquoi il n’y avait pas eu de croisement. Mais ce n’était pas le cas. La forte homologie génétique des bactéries a suggéré que la résistance aux antibiotiques pouvait être transférée d’une bactérie à une autre à partir de ces zones géographiques.
Les chercheurs ont également séquencé des plasmides qui pouvaient aisément passer d’une bactérie à une autre. Ils ont ainsi été capables d’identifier des cas dans lesquels des plasmides portant le gène NDM-1 ou KPC étaient pratiquement identiques et étaient par conséquent capables de faciliter la propagation des résistances aux antibiotiques entre les agents pathogènes que l’on trouve aux États-Unis et dans le sud de l’Asie. Par ailleurs, des signes indiquent que ce brassage pourrait se produire actuellement dans certaines régions de Chine.
L’auteur principal, Gautam Dantas affirme que « cela ne devrait pas être un problème pour la plupart d’entre nous, mais comme des formes d’entérobactéries résistantes aux médicaments sont de plus en plus répandues, il y aura un risque accru de transmettre l’une de ces superbactéries à un ami dont le système immunitaire est affaibli et celles-ci pourront lui être réellement nocives. »
M. Dantas recommande donc de limiter strictement l’utilisation des carbapénèmes aux cas où d’autres traitements ne sont pas efficaces.
Source : Emerging Infectious Disease