Article N° 4363

ANXIOLYTIQUE

Anxiolytiques avant une opération : ce n’est pas une fatalité

Imounachen Zitouni - 13 mars 2015 21:42

Selon une étude française publiée dans le Journal of the American Medical Association, l’administration d’un anxiolytique de façon systématique avant une intervention chirurgicale est de moins en moins justifiée.

L’étude conduite par le Dr Axel Maurice-Szamburski, anesthésiste à l'hôpital de la Timone à Marseille, a été réalisée dans 5 hôpitaux français, auprès de plus d'un millier de patients répartis en trois groupes: les uns recevaient une benzodiazépine (lorazepam) avant l'opération, d'autres un placebo (mais ils l'ignoraient) et les derniers, rien du tout. Il apparaît que les trois groupes étaient tout aussi satisfaits, rétrospectivement, de leur prise en charge. En revanche, les individus ayant pris l'anxiolytique souffraient un peu plus de certains désagréments: ils étaient extubés un peu plus tardivement en salle de réveil, et mettaient aussi quelques minutes de plus à reprendre leurs esprits. Par ailleurs, les benzodiazépines peuvent causer des troubles de la mémoire, ce qui conduit certains patients à ne plus se souvenir qu'ils ont été (correctement) pris en charge!

Pour le Pr Christophe Baillard (Société française d'anesthésie-réanimation/Hôpital Avicennes à Bobigny), la sédation préopératoire est «une vieille habitude», née à l'époque où elle avait pour fonction d'atténuer des effets indésirables de l'anesthésie, aujourd'hui disparus.

Il restera néanmoins toujours une part de la population réellement stressée par la chirurgie, sur laquelle il faudra concentrer les efforts. «Les études montrent que 20% des patients sont vraiment anxieux à l'idée d'être opérés. Ceux-là nécessiteront une prise en charge adaptée: un traitement pharmacologique, de l'hypnose, un effort d'information. Il serait possible de les repérer en consultation à l'aide de questionnaires connus et validés», précise Christophe Baillard.

Source : http://sante.lefigaro.fr