Article N° 4228
PHARMACIE
Employé en pharmacie : une profession en mal de reconnaissance
Abderrahim Derraji , Docteur en pharmacie - 24 décembre 2014 05:17Malgré la quasi-absence d'écoles qui pourraient les prédestiner à pratiquer leur métier, les employés en pharmacie jouent un rôle capital dans la prise en charge des patients. Ce rôle, qu'ils doivent essentiellement à leur expérience auprès des pharmaciens titulaires et à quelques formations sporadiques, pourrait être optimisé grâce à la programmation de cycles de formation en phase avec l'évolution que connaît la prise en charge des différentes pathologies.
En effet, la routine qui s'installe, au fil du temps, peut s'accompagner de certains travers incompatibles avec une prise en charge adéquate des patients. Pour dépouiller leurs pratiques de ces travers et actualiser leurs connaissances, certaines associations d'employés en pharmacie telle que l'Association ATTADAMOUNE basée à Agadir organisent, aussi bien des journées que des tables rondes.
Dans le même registre, le Syndicat des Pharmaciens de Marrakech, organisera prochainement une réunion très intéressante en présence de psychiatres et d'employés en pharmacie pour débattre au sujet des psychotropes. Cette occasion va, sans nul doute, permettre aux psychiatres de prêcher en faveur de la dédiabolisation de l'utilisation des psychotropes. Car, la méconnaissance de la psychiatrie combinée à la phobie que peuvent engendrer les fausses ordonnances de psychotropes qui circulent, peuvent pousser certains pharmaciens, et in fine leurs employés, à éviter leur délivrance . Malheureusement, cette option au demeurant confortable, peut priver le patient d'un traitement dont il ne peut se passer avec tous les risques que cela comporte.
D'autres formations pourraient être envisagées pour leur permettre de mieux connaître la législation des produits qu'ils dispensent à longueur de journée. Le contexte socioéconomique ne peut, à lui seul, continuer à justifier une dispensation en inadéquation avec la législation en vigueur.
Enfin, les pharmaciens, le ministère de la santé et les caisses de prévoyance ont tout intérêt à s'intéresser à cette catégorie de personnels de santé qui jouit d'un bon capital confiance chez la population. Une formation de base appropriée, des stages et une formation continue de qualité contribueront à améliorer leur apport à l'exercice officinal, comme ils aideront les caisses à réaliser des économies qui pourraient être déployées pour la prise en charge d'autres patients qui sont, à ce jour, privés de couverture médicale.
Abderrahim DERRAJI
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Source : Pharmanews 270