Article N° 4101

EBOLA ESPAGNE

Espagne : Un premier cas d’Ebola déclaré

Imounachen Zitouni, docteur en pharmacie - 14 octobre 2014 09:51

L’Espagne a annoncé lundi le premier cas de contamination hors d'Afrique de l’epidemie d’Ebola, nouvelle étape dans la progression de cette épidémie d'ampleur inédite. La malade, aide-soignante de profession, aurait été infectée alors qu'elle s'occupait d'un prêtre contaminé en Sierra Leone, rapatrié en Espagne pour y être soigné.

Selon des membres du personnel médical de l'hôpital Carlos III, la faille pourrait venir du matériel porté par l'équipe soignante s'occupant des deux prêtres porteurs du virus. Leur équipement était seulement d'un degré de sécurité 2, et non pas 4 comme il l'aurait fallu. Les combinaisons de niveau 4 sont entièrement étanches et munis d'un scaphandre permettant de ne pas respirer l'air extérieur. Les témoins ont présenté des photos montrant des soignants équipés de gants de latex fermés au poignet par du sparadrap. Par ailleurs, les déchets médicaux liés aux soins des deux prêtres auraient été transportés à l'extérieur par un ascenseur utilisé par le reste du personnel.

Le ministre espagnol de la Santé Fernando Simon, qui a lancé une enquête, a affirmé que le niveau de sécurité appliqué à l'hôpital Carlos III était équivalent au reste du monde occidental, tout en admettant qu'il a dû y avoir «une erreur». Il a notamment admis que certains uniformes, «plus pratiques», avaient pu être utilisés par le personnel médical, en lieu et place des combinaisons de niveau 4 qui tiennent chaud et gênent les mouvements.

l'enjeu consiste désormais à retrouver toutes les personnes ayant été en contact avec l'aide-soignante pendant la période où elle était contagieuse. Celle-ci a en effet pris des vacances après avoir soigné le prêtre Manuel Garcia Viejo, décédé le 25 septembre, et c'est là qu'elle aurait commencé à ressentir de la fièvre, le 30 septembre.

Bien qu'isolé et minime au regard des milliers de morts recensés au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone, ce cas porte un coup de griffe aux affirmations rassurantes de nombreux experts selon lesquels les pays occidentaux sont protégés par l'efficacité de leurs systèmes de santé, qui permettent de réduire très fortement le risque de propagation du virus. Dans le cas présent, le virus n'a pas affecté une personne mal informée sur les mesures de prévention. Au contraire, c'est un membre d'une équipe médicale spécifiquement formée à la prise en charge de cas à haut risque qui a été contaminé.

L'aide-soignante est actuellement traitée à l'aide d'anticorps provenant d'anciens patients infectés et son évolution est favorable, selon son médecin. La directrice de l'Organisation mondiale de la santé a rappelé mardi que le risque associé au virus Ebola reste faible en Europe et que le continent est le «mieux préparé au monde» pour y faire face.

Source : http://sante.lefigaro.fr