Brownie Samukai, ministre libérien de la Défense, a lancé mardi dernier un appel devant le Conseil de sécurité de l'ONU: "La maladie "Ebola" se propage comme un feu de forêt, dévorant tout sur son passage", a-t-il plaidé ". "Le pays n'a pas assez d'infrastructures, de capacités logistiques, d'expertises professionnelles et de ressources financières pour faire face à l'épidémie de manière efficace...L'existence du Liberia est gravement menacée", a-t-il ajouté.

Selon un bilan de l'OMS daté du 6 septembre, cette épidémie a déjà fait plus de 2 400 morts dont 1200 libériens. Les efforts entrepris dans les pays les plus touchés ont du mal à contenir cette épidémie. L'OMS prévoit des milliers d'autres victimes au Libéria, pays où les malades contaminent leur entourage en refusant de se rendre aux centres de soins dès l'apparition des premiers symptômes.

La Guinée et la Sierra Leone, pays également très touchés par cette épidémie semblent mieux lutter que le Libéria puisque seule 39 % des cas et 29 % des décès ont été enregistrés ces trois dernières semaines, selon l'OMS.

D'après les calculs d'Alessandro Vespignani, de l'Université Northeastern, au rythme où se propage actuellement cette maladie, le nombre de personnes susceptibles d'être contaminées pourrait atteindre 10000 cas dès le 24 septembre. De son côté, Christian Althaus, épidémiologiste à l'Université de Bern, en Suisse a déclaré : " Même s'il est difficile de faire des prévisions à long terme, si la propagation continue au même rythme, nous aurons plus de 100 000 cas le 1er décembre".

Parmi les variables que les chercheurs suivent particulièrement: le nombre moyen de personnes qu'un malade infecté contamine. Si ce nombre chute sous la barre de 1, les chances de voir l'épidémie s'éteindre vont augmenter. Or, au Libéria ce chiffre est actuellement de 2,3 ce qui explique l'augmentation exponentielle du nombre de sujets atteints par le virus Ébola.

En attendant de mieux maîtriser la sérothérapie et une éventuelle mise sur le marché de vaccins efficaces, la communauté internationale doit, plus que jamais, déployer les moyens nécessaires pour stopper la progression du virus et pour aider les pays touchés à faire face à cette épidémie.

Selon une déclaration faite par Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD) au journal Le Monde, la BAD va débloquer 150 millions de dollars pour aider les trois pays les plus touchés. D'autres pays et organisation se sont également mobilisés pour les aider à combattre cette épidémie. Et parmi les nombreux exemples de solidarité, Cuba vient de s'engager à détacher 165 professionnels de santé et experts chargés de prodiguer des soins contre la maladie à virus Ebola en Afrique de l'Ouest. Le Maroc a aussi fait un geste de solidarité louable pour éviter l'isolement des pays touchés. En effet, la Royal Air Maroc et Brussels Airlines sont les seules compagnies aériennes à continuer à desservir la Sierra Leone et le Liberia.

pour finir, on ne peut que rendre un vibrant hommage à tous ces médecins et autres professionnels de santé qui bravent tous les dangers pour prodiguer les soins dans les régions touchées par cette épidémie. Certains ont payé de leur vie leur engagement pour les autres. En agissant de la sorte, ils viennent nous rappeler, une fois de plus, la noblesse de leur profession.

Source : Pharmanews 257