Article N° 3302

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La pilule réduirait temporairement la fécondité féminine

Imounachen Zitouni, Docteur en pharmacie - 07 juillet 2014 18:23

Des chercheurs danois ont cherché à savoir ce qui pouvait affaiblir la réserve ovarienne chez la femme, et il semblerait que les contraceptifs oraux soient en partie responsables, du moins temporairement.

Les techniques modernes permettent de évaluer la réserve ovarienne grâce à deux mesures : les taux d'hormone de régression mullérienne dans le sang (AMH en anglais) et le nombre de follicules présents dans les ovaires.

Pour mener leur étude, les chercheurs ont testé 833 femmes, âgées de 19 à 46 ans, et ont découvert que les femmes qui prenaient un contraceptif oral voyaient leur nombre de follicules ovariens baisser de 16% et leurs taux d'hormone AMH reculer de 19%.

Autre résultat étonnant, les femmes sous pilule avaient des ovaires entre 29 et 52% plus petits que les autres femmes, surtout chez les sujets les plus jeunes, entre 19 et 30 ans.

Après des ajustements statistiques des résultats prenant entre autres en compte de l'âge, de l'IMC, de la prématurité, les taux d'hormones de régression mullérienne restaient inférieurs de 30% chez les femmes sous pilule et le nombre de follicules était 20% inférieur par rapport aux autres participantes.

Mais le docteur Birch Peterson reste optimiste sur le caractère temporaire des effets de la pilule sur les réserves ovariennes. Elle ajoute que de plus amples recherches sont nécessaires à ce sujet afin de mieux comprendre la phase de récupération de ces réserves après l'arrêt de la pilule.

Le professeur Birch Peterson conseille ainsi aux femmes qui prennent la pilule de ne pas se fier aux deux mesures précédemment évoquées pendant leur prise de contraceptif mais de renouveler ces tests trois mois après avoir arrêté leur traitement afin de vérifier leur potentiel de fécondité à ce moment-là.

Cette étude a été présentée le 30 juin lors du congrès annuel de la European Society of Human Reproduction and Embryology (ESHRE), à Munich, par le docteur Birch Petersen.

Source : http://www.leparisien.fr