Article N° 3291
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La télémédecine au service des zones enclavées...
Abderrahim Derraji , Docteur en pharmacie - 29 juin 2014 12:40Pendant que la petite Aya et son frère Youssef regardaient avec émerveillement le médecin manipuler la sonde de l'échographe, leur maman Aïcha se laissait faire sans quitter des yeux l'écran de cet appareil. Elle ne pouvait dissimuler un petit sourire traduisant une quiétude retrouvée grâce aux mots rassurants prononcés par ce médecin exerçant dans ce centre de soin inachevé d'Oulmès. Cette maman d'une trentaine d'années, qui vit dans un petit village quasi inaccessible de la région d'Oulmès n'oubliera jamais son dernier accouchement dont les complications ont failli l'emporter. Sans l'aide d'un cousin qui l'avait transportée en urgence à Khémisset, le nom de cette maman allait s'ajouter à la liste, ô combien longue, des femmes qui perdent la vie en voulant la donner. Ce dont Aïcha ne pouvait se douter, c'est que son échographie sera interprétée à distance par des gynécologues chevronnés pratiquant dans d'autres villes marocaines, voire même par des gynécologues exerçant à Paris. Ces praticiens, qui se trouvent à des centaines de kilomètres du petit village ou vit la jeune femme, ont pu apporter leur contribution à cette opération de « Sauvetage des mamans » grâce aux nouvelles technologies. En effet, grâce à un échographe portable, à un smartphone ( ou tablette ) et à une clef 3G, les médecins procèdent à un tri à distance des patientes. Cela permet une prise en charge spécifique des grossesses à risques décelés par échographie.Ce projet pilote baptisé « Mobile Ultrasound Patrol» a été initié depuis neuf mois par la société américaine Qualcomm et par ses partenaires dans trois villages marocains : Oulmès, Boulemane et Ribat El Kheir.Les résultats de cette première expérience ont démontré l'efficacité de cette technique, comme ils ont mis en évidence les économies substantielles qui peuvent être réalisées.In fine, pour pouvoir espérer atteindre les objectifs du millénaire et réduire le taux inadmissible de décès dus au défaut de suivi des grossesses, le Maroc ne peut aujourd'hui faire l'économie d'une prospection tout azimut de ces nouvelles technologies qui ont démontré leur efficacité dans des pays vastes tels que l'Australie et le Canada.
Source : PHARMANEWS 246