Article N° 3120

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Allergies : une prise en charge précoce évite les complications

Zitouni Imounachen, docteur en pharmacie - 19 mars 2014 18:59

On estime la proportion des personnes allergiques en France aujourd'hui entre 20 et 30 % (toutes allergies confondues: respiratoires, alimentaires ou médicamenteuses). L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé les allergies au quatrième rang mondial des affections chroniques et estime qu'en 2050 la moitié de la population de la planète sera allergique.

Selon la théorie «hygiéniste», cela tiendrait à la modification des styles de vie dans les pays industrialisés, avec notamment l'absence de stimulation du système immunitaire «par certaines bactéries en ville», explique Michèle Raffard, allergologue anciennement attachée à l'Institut Pasteur. La pollution figure aussi en bonne place dans les explications pour la flambée des allergies dans les pays occidentaux.

Face à ce boum, il faut réagir rapidement dès que les symptômes se manifestent: asthme, rhinite, conjonctivite, réaction cutanée. «Une personne allergique attend en moyenne sept ans avant de consulter un médecin, constate l'association Asthme et Allergies. Or une allergie non prise en charge a tous les risques de s'aggraver.»

Pour le Dr Raffard, il faut effectivement «traiter les symptômes légers pour limiter leur progression», car les crises peuvent s'aggraver par contact avec la source de l'allergie (grains de pollens, acariens, poils de chat...). Mais il est surtout «important et utile de connaître exactement l'allergène en cause», en réalisant des tests cutanés ou par dosage sanguin.

Il sera ensuite plus facile d'éviter le contact avec les allergènes identifiés, en éloignant par exemple les animaux de la maison ou en remplaçant la moquette par du parquet dans son domicile. Concernant les pollens, impossibles à éliminer de l'air ambiant, il est recommandé d'éviter les promenades en forêt ou les pique-niques dans l'herbe qui entraînent une exposition prolongée.

Les traitements médicamenteux par antihistaminiques, corticoïdes ou bronchodilatateurs sont utiles, mais ils permettent seulement de «réduire et soigner les symptômes», sans guérir le malade. L'immunothérapie allergénique, communément appelée désensibilisation, demeure «la seule solution thérapeutique ciblée permettant de traiter durablement» l'allergie, surtout chez des personnes handicapées au quotidien par leur maladie. Elle consiste à mettre régulièrement l'organisme en contact avec des doses infimes d'allergène, en augmentant progressivement les doses afin d'induire une tolérance. Pour le Dr Raffard, «l'immunothérapie allergénique» montre une efficacité variable selon l'ancienneté de la maladie et le terrain immunologique du patient. Il est toutefois impossible à l'heure actuelle d'anticiper le degré de réponse du patient à cette technique.

Source : http://sante.lefigaro.fr/actualite