Article N° 3098

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En France : des pistes pour réduire la consommation de médicaments

Zitouni Imounachen, docteur en pharmacie - 06 mars 2014 22:38

Dans une note publiée mercredi 5 mars par le commissariat général à la stratégie et à la prospective, la France demeure l'un des premiers consommateurs européens de médicaments, malgré une tendance à la baisse observée en 2012.

Pour remédier à cette situation aux conséquences « néfastes sur la santé des populations », il suggère de « repenser l'ensemble du circuit du médicament », en s'appuyant sur les expériences d'autres pays. En premier lieu, il s'agit de « prescrire autrement », autrement dit l'ordonnance « gagnerait à être utilisée autrement, notamment pour prescrire des modes de prise en charge non médicamenteuse », concernant l'hygiène de vie, comme aux Pays-Bas.

Le commissariat général à la stratégie et à la prospective relève l'insuffisance des connaissances des médecins en s'appuyant sur une étude de l'IGAS de 2009 relatant que « près de 40% des médecins auraient déclarés être sous-informés en matière de médicaments et très peu d'entre eux ont eu recours à la formation continue (moins d'un médecin sur cinq) ».

Par ailleurs, pour éviter les mauvaises pratiques liées à l'automédication, les usagers doivent être « davantage et mieux informés ». Ainsi, l'emballage du médicament pourrait être « plus lisible » et la notice « simplifiée ». Le commissariat plaide également pour la dispensation à l'unité des médicaments, qui doit être expérimentée cette année.

Enfin, la mission de conseil des pharmaciens mérite d'être « développée », comme le prévoient déjà les nouvelles formes de rémunération mises en place en 2013. Le pharmacien pourrait « informer systématiquement » l'usager sur la posologie, les effets secondaires, etc. Il pourrait s'occuper de la préparation de doses individuelles à administrer, mission qui pourrait « gagner en importance » avec le vieillissement de la population. « Cela suppose de faire évoluer considérablement leur mode de rémunération », selon le commissariat général.

Source : http://www.lequotidiendumedecin.fr