Article N° 3088

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La prise en charge des troubles mentaux requiert des moyens spécifiques

Zitouni Imounachen, docteur en pharmacie - 28 février 2014 12:20

Le Maroc compte actuellement de 27 établissements publics spécialisés dans le traitement des maladies mentales.

La capacité litière de l'ensemble de ces structures est, selon les données fournies par le ministère de la Santé, de 1 725 lits. Les structures existantes sont, à l'évidence, en deçà des besoins de la population.

On remarque paradoxalement que la capacité litière est, partout et depuis des années, en baisse continue. Alors qu'elle atteignait à Berrechid seulement un millier de lits vers le milieu des années 1970, elle ne dépasse guère actuellement 240 lits. Et à Tit Mellil, elle est passée de 400 lits à 140, puis à 120 pour finalement se situer à 86 lits. Soit, en fin de compte, une baisse d'environ 80%.

S'il n'y a pas assez de places dans ces centres, il n'y a pas non plus assez de personnel. En tout, ils sont quelque 320 psychiatres à exercer au Maroc. Soit moins d'un médecin et deux infirmiers pour 100 000 habitants, a indiqué Hicham El Berri, chef de la Division des maladies non transmissibles, Direction de l'épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé. En plus d'être peu nombreux, les psychiatres sont également très mal répartis. En effet, les seuls 172 psychiatres du secteur public se concentrent essentiellement dans les grandes villes.

Le Centre psychothérapeutique de jour (CPJ) «Ennassim» qui vient d'ouvrir à l'Hôpital Ibn Nafiss de Marrakech, propose une nouvelle approche dans la prise en charge de la maladie mentale avec des soins innovants dans le respect de la dignité des malades.

Depuis le lancement de ce centre de soins psychothérapeutique au sein de l'hôpital, l'affluence a dépassé toutes les attentes, selon les responsables du Centre. Cinq psychiatres et un staff médical de cinq infirmiers et un major s'y activent, recevant des personnes souffrant de troubles psychiatriques, mais dont l'état est stable et ne nécessite pas une hospitalisation à plein temps. Une goutte d'eau dans un océan, mais c'est un début, avant il n'y avait rien du tout.

Source : http://www.lematin.ma