Article N° 3053

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AVC : les femmes sont plus sévèrement touchées

Zitouni Imounachen, docteur en pharmacie - 10 février 2014 16:26

Le jeudi dernier, l'Association américaine du c½ur a dévoilé les premières recommandations sur la prévention de l'accident vasculaire cérébral chez les femmes.

«Si les deux sexes ont des facteurs de risque en commun - comme l'âge, l'hypertension artérielle, le diabète, l'inactivité physique ou le tabac -, les femmes ont des vulnérabilités propres, pour l'essentiel liées à leur vie hormonale, qui ne sont pas toujours suffisamment prises en compte par les médecins et leurs patientes», remarque le Pr Cheryl Bushnell, auteur principal des recommandations, qui incite à dépister ces facteurs de risque typiquement féminins tout au long de la vie.

Selon les chercheurs américains, la grossesse est un moment d'expression de ces fragilités. On sait en effet que les maladies vasculaires et métaboliques qui se déclenchent à cette occasion augmentent le risque d'AVC plus tard dans la vie. Il en est ainsi de la pré-éclampsie, qui se manifeste par un dangereux pic de la pression sanguine au troisième trimestre de la grossesse et touche 6 % des femmes enceintes. Autres complications de la grossesse, l'hypertension gravidique et le diabète gestationnel sont également les indices d'une vulnérabilité.

Pour ces femmes, une surveillance régulière, à vie, de la tension artérielle est recommandée. L'obésité, le tabagisme, la sédentarité et le cholestérol doivent impérativement être pris en charge. C'est en effet le cumul des facteurs de risque qui augmente la probabilité de survenue d'un AVC. De même, une contraception aux ½strogènes de synthèse peut s'avérer délétère si elle est combinée à d'autres situations à risque, telles que le tabagisme et un âge supérieur à 35 ans.

Dans leurs recommandations, les chercheurs mettent également en évidence des facteurs de risque communs aux hommes et aux femmes, mais qui touchent plus sévèrement ces dernières. Première responsable de l'AVC, l'hypertension artérielle a par exemple plus de conséquences délétères chez les femmes après la ménopause. Or 75 % d'entre elles sont concernées après 60 ans. Il en est de même pour la fibrillation atriale, une anomalie du rythme cardiaque, qui est à l'origine d'accidents très sévères. L'American Heart Association recommande aux médecins généralistes de dépister cette maladie systématiquement à partir de 75 ans, par une prise de pouls éventuellement suivie d'un électrocardiogramme.

Enfin, les femmes sont plus touchées par la dépression, le stress et la migraine avec aura, qui sont associés à une augmentation du risque d'AVC. «Ces pathologies doivent être traitées, mais les patientes concernées devront en outre être très attentives à leur hygiène de vie: ne pas fumer, manger sainement et faire de l'exercice», commente le Pr Jean-Louis Mas, chef du service de neurologie à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris.

Source : http://sante.lefigaro.fr