Article N° 2999

Archives

Les jouets, des nids à bactéries dangereuses pour la santé

Imounachen Zitouni, Docteur en pharmacie - 05 janvier 2014 21:41

Des chercheurs de l'université de Buffalo (États-Unis) ont voulu évaluer le risque d'infection associé aux jeux des tous petits. Leurs résultats, publiés dans la revue Infection and Immunity, font froid dans le dos.

Auparavant, les études s'étaient principalement concentrées sur les bactéries planctoniques, c'est-à-dire isolées les unes des autres, qui résistent mal à la dessiccation et perdent rapidement leur pouvoir infectieux une fois en dehors de leur hôte. Cette fois-ci, les chercheurs se sont penchés plus sérieusement sur la question et ont étudié deux bactéries pathogènes : Streptococcus pneumonia etStreptococcus pyogenes, lorsqu'elles se développent dans des communautés microbiennes appelées biofilms, leur mode de croissance majoritaire dans la nature. Au sein de ces structures, elles sont enveloppées dans une couche de sucres qui les protège contre les agressions environnementales, comme la dessiccation. Ils avaient vu juste. Les auteurs ont en effet montré que les bactéries présentes dans les biofilms pouvaient rester vivantes pendant de longs mois. Encore pire : même après tout ce temps, elles restent dangereuses et peuvent infecter les voies respiratoires de souris.

Les scientifiques ont voulu explorer le risque associé aux biofilms présents sur les jouets pour la santé des enfants. Pour ce faire, ils se sont rendus dans une crèche et ont analysé différents objets, à la recherche des deux germes dangereux, S. pneumonia et S. pyogenes. Leurs résultats sont plutôt inquiétants. Ils ont en effet montré que quatre peluches sur cinq étaient porteuses de S. pneumonia et que plusieurs surfaces contenaient encore S. pyogenes, même après un lavage.

« Ces résultats devraient nous inciter à être plus vigilants vis-à-vis des bactéries de l'environnement », explique Anders Hakansson, le directeur de cette étude. Selon lui, certains objets représenteraient des réservoirs de streptocoques prêts à contaminer le premier venu. Cependant, d'autres études sont nécessaires pour connaître la part des malades infectés de cette manière.

Source : http://www.futura-sciences.com